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faites en nostredicte court de parlement, les inhibitions et deffenses qui par icelle nostre court ont esté et pourroient estre faictes au contraire, et autres mandemens et ordonnances à ce contraires.

Si donnons en mandement, par ces mesmes presentes, à nosdicts generaux conseillers sur le faict de la justice desdicts aydes, que nostre presente ordonnance ils gardent, etc.

Par le Roy, maistre Estienne Chevalier, tresorier, Guillaume de Varie, genéral, et autres presens.

No. 78. - LETTRES patentes relatives aux ecclésiastiques qui, après avoir commis quelque délit, se plaçaient sous l'autorité de l'évêque pour échapper à la juridiction ordinaire (1).

Paris, 6 janvier 1464, (C. L. XVI, 290.)

N°. 79. ORDONNANCE portant que les marchands acquitteront l'imposition foraine à Paris, et ne seront pas tenus de bailler caution.

Rasilly, près de Chinon, 7 février 1464. (C. L. XVI, 295.)

No. 80. LETTRES portant que les appels des jugemens de la chambre des comptes seront décidés par elle avec adjonction des membres du parlement, et sans déplacement des registres (2).

Poitiers, 26 février 1464. (C. L. XVI, 297.) Reg. chamb. des comptes, le 13 mars.

(1) Ces lettres constatent que l'ordonnance de Saint-Louis sur la quarantainele-roi était encore en vigueur; elle avait été violée dans une querelle entre des habitans de Tournay, et pour ce les délinquans se trouvaient bannis; pour éviter la peine ils s'étaient rendus comme clercs dans les prisons de l'évêque. (Dec.) (2) Ces lettres remettent en vigueur l'ord. de Philippe-le-Long de janv. 1319, un moment suspendue en février 1461.

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No. 81. LETTRE du duc de Berry (1), frère du roi, au duc de Bourgogne, son oncle, concernant sa fuite en Bretagne, et l'intention où il est de parvenir à la réforme des abus avec les seigneurs.

Nantes, 15 mars 1464. (Monstrelet, vol. 3, f° 1:0.)

Très chier et amé oncle, je me recommande à vous tant comme je puis et vous plaise scavoir que depuis aucun temps en ça j'ai eu souventes fois les clameurs de la pluspart des seigneurs du sang des parents, et autres nobles hommes de ce royaume en tous états, du discord et piteux gouvernement qui partout celui a cours, par le conseil des gens étant autour de monseigneur, plains de mauviaisté et iniquité : lesquels pour leur profit et affection singulière et désordonnée ont mis monseigneur en suspection et haine vers vous, moy et tous les seigneurs dudit royaume mesme vers le Roi de Castille et d'Ecosse alliez de si long-temps à la couronne que chacun scet: au regard comment l'autorité de l'Eglise a été regardée, justice faicte et administrée, les nobles maintenus et leurs droits de noblesse et usaiges, le poure peuple supporté et gardé d'oppression ne vous en escrips plus autant, car je sais que assez en êtes informé. Et moi deplaisant des choses susdites ainsi que doy être, comme celui à qui le fait touche de si près comme chacun scet. Et desirant y pourvoir par le conseil de vous, desdits seigneurs et parents et autres nobles hommes qui tous ont promis moi y aider et servir, et sans épargner corps ne biens au bien du royaume et de la chose publique d'iceluy, aussi pour sauver ma personne que je sentoy en danger, car incessamment et ouvertement mondit seigneur et ceux d'entour luy parloient de moi parolles telles, qui par raison me devoient donner cause de moi douter je me suis parti d'avec mondit seigneur et venu vers le beau cousin de Bretaigne; lequel m'a fait si bon recueil et si louable, que assez ne m'en sauroye louer; et est délibéré de moi servir de corps, de biens et de toute sa puissance au bien du dit royaume et de la chose publique.

Et pour ce très chier et très amé oncle, que mon intention est desir est de moi employer avec vous et lesdits seigneurs mes pa

(1) C'est un acte d'insurrection, et le commencement de la guerre dite du bien public. (Isambert.)

rens par le conseil desquels je vueille user et non autrement de la ressourse et adresse dudit royaume désolé, et que je scay que êtes des plus grands de ce royaume, à qui le bien et le mal touche bien autant; et doyen des pers de France, prince renommé, d'honneur et de justice ainsi qu'il appere par vos grans faits conduite et entretenement de vos grandes seigneuries. Sachant que le desordre dudit royaume vous a desplue et desplaist comme raison est, desiroye de tout mon cœur avec vous et les autres seigneurs mes parens pouvoir assembler, afin de pourveoir par le conseil de vous adeux à tous les faits qui par defaute d'ordre, justice et police sont aujourd'hui en tous les états du dit royaume; et au soulagement du poure peuple qui a tant porté que plus ne peut, et mettre tel ordre en tous endroits, qu'elle puisse être à Dieu plaisante, à l'honneur, félicité et bien du dit royaume et à retribution d'honneur et louable mémoire perpétuelle de tous ceux qui s'y seront employés.

Si vous prie très chier et très aymé oncle, qu'en cette matière qui est si grande et pour si bonne fin, vous plaise montrer et assister et employer et aussi faire employer mon beau frère de Charrolois votre fils à mon ayde, comme je me suis toujours confié qu'ainsi seriez, et affin que vous et moi puissions assembler, qui en la chose que plus désiraye (pour ce que mon intention est de brief et incontinent entrer en pays, et tenir les champs avec les autres princes et seigneurs, qui m'ont promis moy y accom pagner et ayder) je vous prie qu'il vous plaise mettre sus et tirer de votre pays en paix vers la France, et en cas que faire ne le pourriez, y veuillez faire tirer mondit beau frère de Charrolois avec bonne puissance de gens. Et avec ce envoyer et faire venir ce vers moy aucun de votre conseil fiable, pour estre et assister pour vous. A ce que lesdits autres seigneurs du sang adviseront estre à faire pour le bien dudit royaume et par lesquels vous pourrez toujours estre informé de ma bonne et juste intention : laquelle par vous et lesdits seigneurs du sang, je veuil conduire et non autrement : et ce que par mon dit beau frère en vostre absence sera fait et dit pour le bien de la chose publique du royaume et soulagement du pauvre peuple; je le soutiendray et maintiendray jusques à la mort et de ce pouvez estre certain.

Très chier et très amé oncle, faites moi toujours sçavoir s'il est chose que pour vous puisse et je le ferai de bon cœur, priant Dieu qu'il vous doint bonne vie et ce que vous désirez.

N°. 82.

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LETTRES portant amnistie en faveur de ceux qui dans un mois abandonneront le parti de Charles de France duc de Berry.

Thouars, 16 mars 1464. (C. L. XVI, 307.) Reg. au parlem. de Paris, 26.

Loys, etc. Comme aucuns meuz de mauvais esprit et en dampnable propos, non ayans regard à Dieu, honneur, conscience, et la loyaulté qu'ilz nous doivent, et à quoy par serement et autrement ilz sont tenuz envers nous et la couronne de France, ayent fait, conspiré, machiné et pourchassé plusieurs choses très-prejudiciables à nous, à noz subgiez et à la chose publique de nostre royaume (1), eulx efforçans par seductions et autrement troubler et empescher le bon estat du royaume, qui estoit si paisible et en si grant transquillité que marchandise couroit franchement partout, chascun vivoit paisiblement en sa maison, feussent gens d'esglise, nobles, bourgeois, marchans, laboureurs ou autres; toutes manieres de gens estranges ou du royaume povoient seurement et sauvement aler, venir, entrer et yssir par toutes les parties de nostredict royaume avec leurs denrées, marchandises, or, argent et toutes autres choses quelxconques, sans dangier, destourbier ou empeschement aucun; et néantmoins, non ayant iceulx seducteurs consideraction aux choses dessusdictes ne aux maulx et inconveniens qui peuvent advenir par leur mauvaise et dampnée conspiraction, ont seduit et suborné nostre frere de Berry, jeune d'asge et non considerant la mauvaise intention de ceulx qui ces trahisons, rebellions, machinacions et conspiracions conduisent, à soy separer d'avec nous, et par leur faulx donné à entendre soubz umbre et couleur de luy et de plusieurs mensonges controvés pour l'atraire et faire joindre avec eux, et esmouvoir le peuple à l'encontre de nous et à soy separer de nostre obeyssance, ont fait dire, semer et publier par diverses parties de cedict royaume, qu'on vouloit emprisonner nostredict frere et actemp

(1) La fameuse ligue qui fut connue sous le nom de Ligue du Bien-Public, nom que lui donnèrent ceux qui la formaient. Elle eut pour principaux chefs, le comte de Charolais, fils du duc de Bourgogne, le duc de Bretagne et le duc de Bourbon. Dunois y était entré, ainsi que le duc de Nemours, le comte d'Armagnac, et beaucoup d'autres qui, après avoir rempli les premières places de . l'état sous le règne précédent, avaient été éloignés ou destitués par Louis XI.

(Pastoret.)

ter à sa personne, ce que onques ne pensasmes; et quant eussions sceu aucun qui ung si dampnable cas eust voulu perpetrer, nous en eussions fait faire telle punicion que ce eust esté exemple à tous les autres; ainçois, pensions et entendions que nostredict frere fust si content de nous, et nous en tenions si assurez que possible estoit, et luy-mesme de sa bouche le nous avoit ainsy dit et affirmé avec tant de belles et honnestes parolles, qu'il estoit vraisemblable que ainsy estoit et croyons fermement qu'il avoit ce propos et voulenté, si ne fussent les faulx et mauvais seditieux qui en ce l'ont destourbé, et du bon vouloir qu'il avoit à nous destourné, et lesquelz en outre ont envoyé par diverses parties de nostre royaume, pour faire adherer et joindre avec eulx par leur faux donné à entendre et leur mauvaise et dampnable seduction, laquelle ilz s'efforcent couvrir soubz couleur du bien de la chose publique, plusieurs princes, prelats, gens d'esglise, barons, chevaliers, escuyers, bourgeois, marchans et autres habitans des bonnes villes et des champs, lesquelz, ignorans la mauvaise et dampnable fin à quoy lesdicts sedicieux tendent, qui n'est que pour mectre guerre et division en ce royaume et troubler et empescher le bon vouloir que noz bons et loyaulx subgetz ont envers nous, comme faire doivent, pourroient peut-estre leur avoir donné consentement, cuidant bien faire, et leur auroient fait quelque promesse de eulx joindre avec eulx et tenir leur parti ou autrement, desquelles choses, quand ainsy se feroit, est tout cler que inconveniens irreparables en pourroient ensuyr à l'exemple des choses passées, et dont à ceste cause est à doubter que nos anciens ennemis et adversaires les Anglois, à leur pourchaz ou autrement, pourroient entrer et descendre en ce royaume, et y faire maulx et dommaiges innumerables, ainsy qne autresfois ilz ont fait, dont tant de sang humain chrestien, tant de ceulx de nostre sang et lignaige comme des autres gens nobles de nostre royaume, à esté espandu, tant d'esglises violées, femmes forcées, pucelles deflorées, et autres pitiez et inhumanitez sont ensuivyes, que piteuse et douloureuse chose est de les remembrer et raconter; et à quoy se lesdicts princes, gens d'esglise, nobles et autres, eussent pensé et en eussent esté advertiz, il ne fault faire aucun double que jamais ne l'eussent accordé ne consenti; et néanmoins, doubtant peut-estre que, pour l'adherance qu'ilz ont fait aux susdits seducteurs, traytres et rebelles à nous et à la couronne de France, nous voulsissions prendre vengeance d'eulx, et proceder à l'encontre d'eulx ainsy qu'il est accoustumé contre cri

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