Rousseau et les relations internationales

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Harmattan, 2000 - 183 من الصفحات
On oublie souvent que le Contrat social est une œuvre inachevée. Il s'agit de la première partie des Institutions politiques, qui devait se poursuivre par une réflexion sur les relations internationales. Ce dessein mis à l'écart, Rousseau brûle partiellement les feuillets consacrés aux relations entre États, à la guerre et aux modèles politiques susceptibles de favoriser la paix. Des textes majeurs échappent toutefois au feu : le Résumé et le Jugement sur le Projet de paix perpétuelle, les Fragments sur la guerre, quelques passages des Considérations sur le gouvernement de Pologne et du Projet de constitution pour la Corse. Le premier objectif de cet ouvrage destiné aux étudiants consiste à restituer cette dimension de l'œuvre parfois occultée dans l'esprit de l'analyse classique et pédagogique fondé sur l'explication de texte. Le second objectif réside dans la critique d'une interprétation largement partagée depuis les thèses de John Stephenson Spink et de Robert Derathé : l'absence d'influence suisse sur les idées développées par Rousseau. Or, l'étude des textes qui traitent des relations internationales permet de démontrer, au contraire, l'impact de l'expérience suisse et des petits États sur les choix normatifs du Genevois : critique du projet de l'abbé de Saint-Pierre, qui écarte le peuple et place ses espoirs dans l'action des Princes, refus de l'absolutisme des grands États, nécessité de créer des confédérations de petits États sur l'exemple helvétique, critique de l'ostentation des États - comme des individus modernes - et de leur caractère artificiel (obligation de se comparer pour exister), traits qui les opposent à l'idéal suisse des bonnes mœurs. Ainsi, loin d'apparaître accessoire, la réflexion de Rousseau en matière de relations internationales constitue une part essentielle de l'œuvre et reflète un héritage suisse manifeste.

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