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fonner; d'avoir enfin admis avec M. Pafcal (qui devroit pourtant être une grande autorité pour mon adversaire) des vérités qui fans être oppofées, vont les unes au cœur, & les autres à l'efprit? Telles font les objections que n'a pas rougi de me faire un Journaliste plus Orthodoxe peut être que Logi

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cien, mais certainement plus mal intentionné qu'Orthodoxe. Pour y tépondre, il fuffit de les expofer & de dire à ma nation comme Furius Crefinus à la fienne veneficia mea, Quirites, hæc funt.

Il faut avouer que fi dans le fiecle où nous fommes, le ton d'irreligion ne coûte rien à plufieurs écrivains, le reproche d'irreligion ne coûte rien à d'autres, Soyez Chré tien, pourroit-on dire à ces der niers, mais à condition que vous le ferez affez pour ne pas accufer trop legerement les autres de ne le point être.

Le fecond morceau de ce recueil eft un éloge de feu M. Bernoulli, qui avoit déjà paru dans le Mercure de Mars 1748, & dont il m'a femblé qu'on n'a pas été mécontent. Je le redonne ici augmenté de plufieurs morceaux affez confidérables, dont les principaux ont pour objet la théorie des caufes finales, l'opinion de M. Bernoulli fur la dureté des corps, fes Vers Latins & Grecs, & fur-tout la q querelle de ce grand Géometre avec les Théologiens de l'Univerfité de Groningue. Au refte, quelques efforts que j'aye faits pour mettre cet écrit à la portée du plus grand nombre de Lecteurs qu'il m'a été poffible, la nature de la matiere m'a jetté en plufieurs endroits dans des détails qui ne feront peut-être pas entendus de tout le monde. Ceux dont ils exigeront trop d'application, peuvent les paffer; je fouhaiterois qu'ils trouvassent à se dédommager fur le refte.

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On avoit déjà vu dans le Mercure de Janvier 1751 l'éloge de M. l'Abbé Terraffon, & les Gens de Lettres l'honorerent alors de leur fuffrage. J'y ai fait un petit nombre d'additions & de corrections qui m'ont paru néceffaires.

A la tête du fecond volume font des Anecdotes & refléxions fur la Reine Chriftine, dont je n'ai rien à dire; c'eft au Public à en juger.

Le morceau fuivant eft un Effai fur la fociéte des Gens de Lettres & des Grands, fur la réputation, fur les Mecenes, & fur les récompenses littéraires. J'ai tâché de m'y expliquer librement, quoique fans humeur, fur les différens objets qui font la matiere de cet écrit. Je fuis & je dois être d'autant moins fufpect à cet égard, qu'engagé par goût & par principes dans une carriere peu brillante mais tranquille où le nombre des juges, des ennemis & des prôneurs eft fort petit

je me rends affez de juftice pour n'afpirer ni aux places ni aux récompenfes littéraires; que je n'ai l'honneur d'être ni le protégé, ni le concurrent de perfonne; que j'ai affez vû la plupart des Mecenes & des Grands, pour n'avoir point à m'en louer, & affez peu pour n'avoir point à m'en plaindre. Mihi Galba, Otho & Vitellius nec beneficio nec injuriâ cogniti.

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Enfin à la fuite de ces différens écrits, j'ai placé la traduction de quelques morceaux de l'Historien que je viens de citer. Des amis à qui j'en ai fait part, m'ont voulu perfuader de donner une Traduction entiere de cet Ecrivain inimitable; mais je n'ai pas ofé l'entreprendre fans confulter auparavant le goût du Public. C'est la raifon pour laquelle j'ai hafardé de publier ces morceaux détachés, qui d'ailleurs, grace à l'original,& malgré la foibleffe de la copie, feront fans doute la partie de mon recueil

la plus intéreffante. Si cet effai ne déplaît pas, je pourrois trouver peu-à-peu le tems & la force de traduire en entier l'Hiftoire & les Annales, fans renoncer d'ailleurs à des occupations fort différentes, que je regarde comme mon principal devoir. Mais je defirerois encore plus d'être dispensé de ce travail par quelque Homme de Lettres plus capable d'y réuffir, & qui affurément ne feroit pas difficile à trouver. Ce fouhait eft d'autant plus fincere, que j'aurois peut-être publié la traduction entière de la vie d' Agricola & des Mœurs des Germains, fi je ne favois qu'un de nos meilleurs Ecrivains l'a heureusement achevée, & fe difpofe à la mettre au jour. Je me fuis donc borné à ne traduire qu'une très-petite partie de ces deux excellens ou vrages, pour en donner feulement une legere idée à ceux qui ne font pas à portée de connoitre l'origipal, & leur faire defirer avec plus

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