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corps de l'Eccléfiaftique coupable, & de li communiquer le jugement.

L'Empereur a permis l'exercice du culte libre aux Proteftans de la Confeffion d'Augsbourg, qui fe trouvent dans les villes de Bude & de Peft.

De Francfort, le 29 Septembre.

On rempliroit plufieurs Feuilles de tous les bruits douteux, taux ou exagérés qui circulent en ce moment, touchant la fituation des affaires vers la mer Noire. D'un côté l'on tient la flotte Ottomane immo. bile & à l'ancre à la tête du canal, tandis que les Ruffes finiffent tranquillement leurs préparatifs de défenfe en Crimée. De l'antre on fait brûler déjà par cette flotte plufieurs vaiffeaux Ruffes, & l'on extermine 20,coo h. de cette nation, furpris par les Tartares auprès d'Oczakof. Toutes ces nouvelles fans date, fans détails, fans autorités, ne méritent encore aucune attention, & on ne doit pas fepreffer non plus de croire a x 230 mille hommes que les Gazetiers font marcher d'un trait de plume, de l'Ukraine & de la Hongrie, pour repouffer ce qu'ils nomment l'agreffion des Ottomans. Il est vraifemblable néanmoins que ceux ci, profitant de leurs avantages, auront tenté quelque coup important fur la Crimée; mais il feroit difficile d'en être encore inftruit. Du 23 Août on mandoit de Conftantinople que CS

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les troupes Afiatiques défiloient en dílk gence, & que 13 mille hommes marchant vers Silifirie, avoient traverlé la Capitale. Le Grand-Vifir n'étoit pas encore parti, & pour éviter les frais immenfes du cortege de ce premier Miniftre, on parloit de l'envoier à l'arméé, en qualité de Seraskier : lui même, ajoute ton, avoit propofé ce moyen d'économie.

On écrivoit il y a quelque tems de Varfovie, qu'on y attendoit le Prince Potemkin, envoié par fa Souveraine, pour faire préparer le palais dont elle a fait l'acquifition, & qu'elle deftine au plus jeune de fes petits fils, qu'on parle d'élever dans le rit Catholique. Il eft à préfumer que les derniers événemens auront dérangé ces mefures.

Selon quelques lettres, l'Empereur, fera affembler trois armées, l'une dans la Gallicie, & commandée par le Général Langlois; T'autre dans la Hongrie, commandée par le Général de Fabris; la troifieme dans l'Èfclavonie, commandée par le Général d Alton. Les troifiemes bataillons des régimens de Pellegrini, de Preiff & de Tofcane feront portés à 6 compagnies, & fe rendront dans la Hongrie.

La principale Commiffion Impériale à Nuremberg, pour la marche des troupes, a reçu le 12 une eftaferte de Vienne, qui lui enjoint de ceffer toutes les négociations

avec les Commiffaires du Cercle de Fran. conie; la destination des troupes de S. M. I. qui devoient fe rendre dans les Pays Bas, étant changée.

On écrit d'Hanovre, que le Général Faucit y eft arrivé le 8 de ce mois, venant de Londres.

Le Duc Frédéric de Brunswick a paffé quelques jours à Drefde & aux environs, fous le nom de Baron d'Oertel. Il a eu à Pillniz un entretien d'une heure avec l'Electeur, & plufieurs conférences avec le Miniftre de Stutterheim & le Géneral de Langenau,

On apprend de Vienne que cette Cour eft en négociation avec celle de Berlin, pour procurer à leurs fujets refpectifs des avantages dont ils ne jouiffoient pas auparavant. On dit entr'autres, que les fujets de ces deux Puiffances ne paieront plus que 10 pour 100 de retenue fur les fucceflions & legs qui pourront leur écheoir dans les deux

états.

Une lettre de Conftantinople, du is Août, donne les particularités fuivantes fur La détention de M. de Bulgakof.

» Le 13 de ce mois, il fe tint à la Porte un grand Confeil, fur le refultat duquel le fecret le plus profond fut obfervé : il avoit même été recommandé aux Membres fous les peines les plus grieves. Le lendemain à midi M. de Bulgakow, Envoyé de Ruffie, fut informé de la part du Grand Vifir, « qu'il étoit prié de fe

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rendre le 16 en forme publique à la Porte L'on ajouta, « qu'il n'avoit pas befoin de fe » mêler de prix des bateaux & des chevaux né» ceffaires, vu que le Gouvernement auroit foin de faire préparer tout ce qui étoit né. ceffaire pour fa réception ». Une invitation auffi fubite & inattendue à une Audience miniftérielle furprit extrêmement M. de Bulgakow: Et, en ayant fait part à M. de Herbert, Internonce impérial, ce dernier Miniftre, moins, furpris de la nouvelle, envoya d'abord un Dragoman à la Porte, pour s'informer de la caufe de l'invitation. Le Miniftere Ottoman répondit, « que la Porte & l'Empire de Ruffie formoient des Puiffances libres & indépendantes; qu'elles pouvoient traiter & contracter entr'elles à leur bon plaifir, fans être obligées d'en rendre compte à qui que ce fut; qu'en conféquence, la Potte trouvoit la quef" tion que venoit de lui faire le Dragoman,

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très-fort hors de faifon ». Il n'en fallut pas davantage aux deux Miniftres, pour prévoir l'orage qui alloit éclater. L'Internonce impérial envoya encore le foir à onze heures deux Dragomans à la Porte avec un Mémoire, portant en fubftance, « que fi la Porte avoit deffein de déclarer la guerre à la Ruffie, il étoit néceffaire de la prévenir; que l'Empereur, fon » maître, étoit l'allié de l'Impératrice, & ne pourroit regarder d'un ceil indifférent cette >> rupture ».

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Il ne fe trouvoit à cette heure au Serrail d'autre Miniftre que fe Grand Vifir, qui étoit déja au lit. S'étant levé, il reçut les deux interpre tes; & après avoir parcouru le Mémoire, il répondit, « qu'il ne favoit pas de quel droit l'Empereur le mêloit fi directement d'affaires qui

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ne le regardoient point; qu'au refle, il don neroit le lendemain une réponse cathégorique » à ce Mémoire ». Les Dragomans ayant répliqué, « que la Cour de Vienne étoit l'alliée de celle de Pétersbourg, & qu'en vertu de aces engagemens elle s'intéreffoit à la confervation de la paix, le premier Miniftre reprit, qu'il étoit libre à l'Empereur de faire & de penfer chez lui, comme il le trouvoit convenable ». L'Envoyé de Ruffie, affuré alors qu'une rupture étoit prochaine, s'occupa pendant toute la nuit à faire transporter fes pa piers de fon hôtel ailleurs. Enfuite, en conféquence de l'invitation qui lui avoit été faite, il fe rendit le 16 à huit heures du matin avec toute fa fuire à Conftantinople: arrivé de l'autre côté du port, il y fut reçu avec les mêmes cêrémonies que l'on obferve à l'arrivée d'un nouveau Miniftre; & conduità la Porte, il y trouva tous les Miniftres affemblés. La conférence s'entama fur le champ ; & de part & d'autre, l'on contefta fur les points à applanir, fans pouvoir s'accorder. Ainfi cet entretien s'étant terminé infructueufement, à la fortie de l'Audience M. de Bulgakow fut arrêté & conduit en lieu de fûreté, avec ordre de lui procurer toutes les commodités poffibles & toutes les ailes, comme s'il fe trouvoit dans fon propre hôtel. On lui laiffa auffi le choix de la fuite qu'il vouloit garder près de lui: il demanda fes deux interpretes, fon fecretaire & deux domeftiques. Le reftè de fa fuite fut conduit, fous une forte garde d'au moins cent hommes, commandée par le Général en chef de l'Artillerie, à l'hôtel de l'Am. baffade à Pera. Il y avoit des ordres très-rigoureux, qu'on ne leur fit fur le paffage le moindre malni infulte. M. de Bulgakow fut transféré lui

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