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paré de Baffora, & l'on a donné ordre au Pacha de Bagdat de le réduire à l'obéiffance. Suivant quelques rapports douteux, les Perfans mécontens des progrès de la la Ruffie fur les bords de la mer Cafpienne, ont déja pris les armes; diverfion qui feroit très-favorable à nos intérêts.

ALLEMAGNE:

De Hambourg, le 18 Septembre.

On a donné des ordres en Pologne pour mettre fans délai la fortereffe frontiere de Kamin eck en bon état de défenfe.

Les lettres de Conftantinople nous apprennent, que l'on y travaille fans relâche aux tentes & à l'équipage du Grand-Vifir. Les forces de terre Ottomanes fur les frontieres confiftent en 300,000 hommes, & celles de mer en 8o voiles, dont la plupart fe rendront dans la mer Noire. L'armée près d'Oc zakof eft forte de 60,000 hommes,

Lorfqu'il fut queftion dans le Divan de déclarer la guerre à la Ruffie, plufieurs membres, dit-on, étoient d'avis de la fufpendre jufqu'au Printems prochain, mais cette opinion fut rejettée. Immédiatement après le Confeil, on expédia des Spahis à tous les Pachas tant en Europe qu'en Afie, avec les ordres les plus précis de défarmer tous les Grecs, & d'exhorter les Mululmans à fe ranger fous l'étendard de Mahomet contre

les Infideles. Tous les Grecs dans cette capitale ont été défarmés fur le champ; on leur a ôté même les couteaux. On a auffi arrêté dans le canal deux bâtimens Ruffes chargés de marchandifes.

Un incendie a détruit à Mofcow 400 maisons ou boutiques.

De Berlin, le 18 Septembre.

Sa Maj., ainfi que nous le dîmes dans Is tems, avoit ordonné la révifion du fameux procès du Meûnier Arnold, qu'un Jugement définitif vient de te miner. Cette Sentence annulle celle qui l'avoit précédée fous le dernier regne, & condamne les héritiers du meûnier à indemnifer de tous frais & dommages tant M. de Gersdorff & Madame la Comteffe de Schmettau, qu'Arnold avoit fauffement accufés de l'avoir opprimé, que les Confeillers de Régence, démis pour avoir rejetté cette accufation. La vente du moulin devoit fervir à acquitter cette indemnité; mais le Roi a eu la bonté d'écrire au Chancelier Baron de Carmer, un ordre du Cabinet qui porte :

» Mon cher Baron de CARMER, j'ai approuvé le jugement envoyé par le département de Juf tice, que le Tribunal a prononcé fur l'affaire d'Arnold contre Gersdorff: j'ai agréé égale »ment les principes de Droit qui y ont été allégués; & cette fentence peut être communiquée aux Parties refpectives. Comme néan

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j'ai

» moins Arnold, quand même fon moulin feroit vendu, est hors d'état de reftituer les 1784 thalers auxquels il eft condamné ; fça>> voir, 200 à Gersdorff, 600 à Schmettau & 984 thalers aux Confeillers ruinés pris la réfolution, pour indemnifer ces perfonnes & bonnifier les pertes qui ont résulté » de ce qui eft arrivé, d'affigner les 1784 thalers. Vous pouvez les retirer de mon Con» feiller & Receveur Buchholtz, & ordonner ce qui convient pour la répartition. Je fuis vore gracieux Roi. FRÉDÉRIC-GUILLAUME.

De Vienne, le 18 Septembre.

Le ro, S. M. I. eft partie pour la Bohême, où elle est allée juger de l'effai d'une nouvelle mine à la fortereffe de Théréfienftadt; elle fera de retour ici après demain.

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On ne peut douter que notre Cour n'ait au moins le projet de former un cordon de troupes confidérable fur les frontieres Ot tomannes. On raffemble en Hongrie & avec diligence d'immenfes provifions. Les régimens de Nicolas Efterhazy & de Samuel Giulay, arrivés ici depuis peu de jours, en font repartis le 12, & fe rendent par le Danube à Péter-waradin. Le Corps des Sapeurs & celui des Mineurs prennent la même route. Les troifiemes bataillons de Preiff & de Teuthmeifter, augmentés de deux Compagnies, feront repartis à Effeck & Péter-waradin. Les troupes qui étoient, cantonnées en Baviere reviennent fur leurs

pas, & rentrent dans leurs anciens quartiers. Tous les régimens de Cavalerie qui font en Hongrie, ont ordre de fe mettre fur le pied de guerre. Le cordon fera, dit-on, de 60 mille hommes. On formera auffi des corps féparés en Gallicie & en Tranfylvanie.

Le Comte Charles de Palfy, Chancelier de Hongrie, fe trouvant à fa terre de Malatzka, S. M. I. lui envoya, ces jours paffés, une eftafette pour lui ordonner de fe rendre près de fa perfonne. Ce Miniftre eut avec le Monarque une longue conférence. On dit qu'il lui a fortement représenté que la Hongrie étoit hors d état de fournir par elle feule aux befoins de l'armée deftinée aux frontieres; que la famine avoit défolé pendant deux années confécutives des diftricts étendus de ce Royaume; que les magafins de l'Etat avoient été vuidés pour envoyer du fecours aux malheureux; qu'il avoit été impoffible de les remplir, parce que les récoltes avoient été ou tout à fait mauvaises, ou tout au plus médiocres, & que comme Sa Maj. Imp. avoit permis la fortie du bled, l'avoine valoit actuellement 2 & demi-florins à Idemberg, auffi-bien qu'à Eifenftad; & qu'il eft à craindre que tous les vivres ne hauffent de prix.

Suivant les derniers avis de Conftantinople, à peine le Miniftre de Ruffie fe trouva aux Sept-Tours, que le Divan fit arrêter tous les confuls de cette nation, & fit no

tifier aux autres fujets Ruffes de quitter les Etats Ottomans dans le terme de 6 mois. On ajoute qu'il exigea des autres Miniftres Européens, de déclarer par écrit, au nom de leurs Cours refpectives, fi la SublimePorte pouvoit compter fur leur neutralité. Les Ambaffadeurs de France, d'Angleterre, de Pruffe, d'Efpagne & de Suede fe déclarerent neutres fans la moindre difficulté; mais le Baile de Venise ne donna cette déclaration, que fous la réferve qu'elle feroit ratifiée par le Sénat. L'Internonce déclara qu'il ne figneroit rien, qu'après en avoir reçu fordre formel de fa Cour. Il fut intimé au Baile de Venife que, vu les circonftances la Porte ne pouvoit point permettre qu'une flotte Vénitienne tînt la mer, que par con féquent fes maîtres feroient bien de la rappeller. Le Baile répondit feulement que la guerre qui fubfiftoit entre fa République & Tunis exigeoit cette précaution. Nous apprenons que le Hofpodar de Valachie a ordre de faire arrêter M. Sergius, Conful-général de Ruffie à Buchareft. Ce dernier rapport eft plus vraisemblable que le précédent.

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Le bruit s'étant répandu, que le Chevalier Ainslie, Miniftre d'Angleterre à la Porte, avoit contribué par fes confeils aux réfolutions hoftiles de cette Puiffance, le Chevalier Murray Keith, Miniftre Britannique auprès de notre Cour, a déclaré, dit-on, formellement aux Miniftres de S. M. I., que

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