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notre devoir envers notre patrie & nos concitoyens.

Au furplus, nous ne faurions manquer d'infor mer par la présente V. N. & G. P. qu'en évacuant la ville d'Utrecht il est aussi entré sur notre territoire un régiment commandé par le Colonel van der Borch, & un corps d'Uhlans, qui ne peuvent plus être payés actuellement par la province d'Utrecht, & en confequence nous prions V. N. & G. P. de faire leurs difpofitions à ce sujet, afin que nous fachions fi elles veulent prendre ce Corps à la folde de la Hollande fur le pied d'autres Corps, foit provifois rement ou point du tout.

PAYS-B A S.

De Bruxelles, le 29 Septembre.

Enfin l'orage qui menaçoit nos Provin ces depuis fix mois, eft aujourd'hui diffipé; & l'allégreffe générale a pris la place du trouble & de l'inquiétude. Les fubfides ont été accordés ; & l'Empereur s'eft rendu aux vœux de la nation, en caffant les diplômes qu'elle avoit jugé les plus contraires à fes loix, & qui fembloient légitimer fes réclamations. Ce n'eft pas que ce jour de réunion n'ait été précédé immédiatement d'incidens très-férieux, ainsi qu'on en jugera par la relation fuivante qu'on vient de publier dans nos contrées.

>> Le mercredi 19, le Magiftrat fit af fembler les volontaires; on leur fit lecture

de la réfolution du Confeil de Brabant, relativement à la déclaration du 28 Août dernier, & on leur demanda de fe conformer aux defirs de l'Empereur, en ôtant les marques diftinctives militaires. Ils crierent d'une voix unanime qu'ils ne le pouvoient. Tous ces jeunes gens qui avoient facrifié leurs foins, leurs veilles à maintenir le bon ordre durant les troubles, exigeoient des égards, & regardoient comme une dégradation, cette maniere de les congédier.

Ainfi le jeudi on les vit tous paroître en uniformes dans les rues, fur la grande place même, & ils accompagnerent en cet état une députation qu'on envoyoit au Gouverneur-Général, ce qui indifpofa tellement S. E. le Comte de Murray, qu'il fongea à emploier le régiment de Ligne, qui ayant levé le camp le matin, fe difpofoit à entrer en ville. A une heure on le fic ranger fur le rempart entre la porte de Louvain & celle de Namur. Les grenadiers & le troifieme bataillon de Murray reçurent l'ordre de fe tenir prêts à fortir; les troupes qui font à Malines, de fe tenir prêtes à marcher. Les dragons de Vilvorde & ceux des environs de Bruxelles eurent ordre de patrouiller & de fe difperfer auffitôt qu'ils entreroient en ville, avec injonction de faire ôter les marques militaires; & de mettre aux arrêts tous les volontaires qu'on trou veroit en uniformes.

"A deux heures on a commencé cette expédition, qui au lieu d'effrayer les habitans, comme on s'y attendoit, caufa une rumeur générale. Les Volontaires coururent aux armes, la populace & les ouvriers prirent en main tout ce qu'ils purent trouver, les enfans dépavoient les rues, les bour geois le munirent de ces pierres; & fur la nouvelle que les dragons entroient, on fonna le tocfin, & les Volontaires fe mirent en devoir de les attendre.

>> Pendant ce trouble S. E. le Gouver neur traversoit en voiture le marché aux herbes, la populace l'en' oura, les Volontaires vinrent à fon fecours & le conduifirent jufqu'à la place royale. Un quartiermaître des Dragons voulant le garantir de toute infulte, reçut dans la poitrine un coup de feu dont il eft mort peu après. Comme on avoit posté fur la place Royale un efcadron de Dragons, la fermentation augmentant toujours, on fit conduire 4 pieces de canon, qu'on plaça en face de la mon tagne de la Cour, chargées à mitrailles. Enfuite un bataillon du régiment de Ligne vint auffi s'y ranger en bataillon quarré.

» Les Généraux s'étant auffi rendus fur cette place près du Général Murray, pendant qu'ils tenoient confeil, les Eras y accoururent pour fupplier le Gouverneur de Tetirer l'ordre qu'il avoit donné, anfi que de faire relâcher les Volontaires déjà arrê

tés, s'il vouloit empêcher le maffacre, ce que S. E. fit aufftôt. Cela rallentit un peu la fureur du peuple qui fe portoit déja à des excès affreux. Les Volontaires étoient rangés en bataillon quarré fur la grande place; vers le marché aux poiffons, les Bourgeois étoient montés dans leurs greniers, & de lì faifoient voler une grêle de pierre fur les Dragons qui paffoient.

» On compte en géneral trois foldats tués & trois ou quatre dangereufement beffés, un Volontaire tué, & quelques uns bleffés légerement. Heureufement qu on avoit défendu ftrictement aux foldats de tirer, fans quoi il y auroit eu un carnage.

>> Dans cet instant critique les Bourgeois, les Volontaires & autres perfonnes de rang preffoient vivement S. E. de faire finir ces troubles, en communiquant la dépêche qu'il avoit reçue de Vienne, contenant les ordres de S. M. l'Empereur. La fenfibilité de fon cœur l'y invitoit affez. S. E. fe rendit aux Etats avec le Général d'Arberg; & il fut convenu qu'on feroit auffitôt rentrer les troupes dans leurs quartiers, que la patrouille fe feroit la nuit par les Volontaires, & que le lendemain, après qu'on auroit ôté les uniformes, tout le monde feroit fatisfait.

» La nuit s'eft paffée tranquillement. Ce matin e Magiftrat a fait prier les Volontai res de fe trouver fur la place, fans marques militaires & fans uniformes; ce qu'ils ont

fait. La fermentation continuoit on avoit achevé de dépaver les rues, les bourgeois faifoient provifion de pierres dans leurs greniers. Les Etats fe font affemblés, & après avoir donné au Gouverneur général toute la fatisfaction que S. M. exigeoit, S. E. fit enfin connoître les intentions bien faifantes de l'Empereur.

La dépêche fatisfactoire des Etats au Général Murray, en date du 20, portoit en fubftance.

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Nous avons repris la délibération fur les deux lettres que vous avez bien voulu nous écrire le 1er. de ce mois, relativement au » confentement tenu en fufpens pour la contimuation de la levée des impôts; nous avons la fatisfaction de pouvoir informer votre Excellence, que nous venons de prendre la réfo»lution de réfournir au Tréfor- Royal l'impôt de la demi-année courante des impôts, calculée fur un produit commun. Nous avons l'honneur de faire parvenir fans délai la réfo»lution en forme des deux premiers Etats, afin qu'après l'acceptation ordinaire provisionnelle, elle foit portée & finalement conclue à l'Etat » Tiers en attendant nous pouvons d'autant moins douter d'une conclufion favorable que, les Bourgeoifies des trois Chef-Villes viennent » de nous faire connoître leurs fentimens. " "En recevant cette preuve de notre foumiffion aux defirs du Monarque, Votre Excel»lence eft fuppliée de raffurer la nation par » une déclaration claire & concife au nom de » l'Empereur, fur l'execution des promeffes gracieufes de S. M.»

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