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& fes troupes; dans le cas contraire, chaque vile qui s'y retufera, chaque habitant qui fera rencontré les armes à la main, s'attribueront à eux mêmes les effots malheureux qui en résulteront.

Lettre de S. A. R. Madame la Princeffe d'Orange Monfeigneur le Duc regnant de Brunfivick. Nimegue, le 15 Sept. 1787.

MONSIEUR,

Au moment que votre Alteffe va fe rendre dans la Province de Hollande à la tête du Corps d'armée, dont le Roi mon Frere lui a confié le commandement, qu'il me foit permis de lui recommander encore les intérêts de cette Nation, qui m'eft fi chere, & à la profpérité de laquelle je me ferai toujours gloire de contribuer autant qu'il dépendra de moi. Je n'ai pu prévoir qu'une démarche auffi fimple que celle de vouloir me rendre à la Haye, auroit des fuites fi férieufes, & en apparence d'une nature toute oppofée aux vues falutaires qui m'avoient déterminée à ce voyage.

Je m'étois attendue, il eft vrai, à rencontrer de grands obftacles au fuccès de mes foins, pour le rétabliffement de la paix & de la tranquillités mais le feul auquel je n'étois point préparée, parce qu'il n'étoit point probable, a été malheureufement celui qui m'a ôté tout moyen d'atteindre mon but, en m'empêchant de pourfuivre ma route.

Mais fi le procédé inoui dont on a ufé envers moi en Hollande, procédé dont l'impreffion qu'il a faite fur mon ame, n'a été modifiée que par le fentiment intime de ne l'avoir pas mérité; fi ce procédé, dis-je, a révolté toutes les Couts & en général tout homme honnête & équitable;

que penfera-t-on de ceux qui composent la plu-; ralité des Etats de Hollande, en les voyant me, connoître & facrifier les intérêts de la patrie. à de petites vues perfonnelles, & néceffiter le Roi à prendre la fatisfaction qu'ils ont obftinėment refufée à fes exhortations amicales?

Le Roi, en déclarant qu'il confidéroit l'offenfet comme faire à lui-même, pénetre mon cœur de reconnoiffance, mais après la maniere dont on ofa lui répondre, & les injuftices que cette prétendue majorite ne ceffoit de commettre, cette déclaration auroit excité mes plus vives alarmes pour ce pays, que depuis vingt ans je confidere comme ma patrie, & dont les intérêts font inféparables de ceux de ma maiton, fi je n'avois été raffurée par la déclaration des Etats généraux, celle des principaux membres de l'Allemblée des Etats de Hollande, & de, la plus grande partie de la Nation, ainfi que par les fentimens de magnanimité qui caractérifent Sa Majeffé.

Le Roi ne pouvoit donner une plus for e preuve de ces fentimens, qu'en chargeant votre Alteffe de l'exécution de les ordres, & les fentimens que vous avez bien voulu me témoigner, Monfieur, & que V. A. a manifeftées dans fa déclaration aux habitans de la Hollande, ne me permettent pas de douter de la fageffe & de l'équité de les vues; que votre Alteffe me pardonne cependant fi j'ofe implorer fa clémence envers cette partie des habitans que la paffion aveugle & égare, & l'aflurer que je confidédérerai les ménagemens qu'Elle obfervera envers eux, & la protection qu'Elle accorde à Ja faine partie de la Nation comme autant de faveurs faites à moi-même; je me fais en mêmetemps un devoir de lui déclarer ici folemnelle

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ment, que parfaitement d'accord avec les prin
cipes modérés du Prince, qu'il vient de déve
lopper encore dans fa derniere déclaration, je
ne profiterai jamais des circonstances tellés
qu'elles puiffent être, pour procurer à ma
famille une autorité plus étendue
que celle
que la constitution & la vraie liberté de ces
Provinces lui accordent, & qu'en mon parti-
culier toujours prête à donner mes foins à tout
ce qui pourroit contribuer au bien-être de ce
pays & de ma maison, fans craindre les peines
& les défagrémens, je n'ambitionne aucune in-
fluence, & n'accepterai que celle que je pour-
rai devoir à la confiance & à l'amitié que j'aurai
& lá
fçu mériter; c'est avec ces fentimens
reconnoillance la mieux fentie, que je ferai
toute ma vie avec la plus haute confidération.
Monfieur,

Votre très-humble, &c.
WILHELMINE.

Pour continuer le Journal fuccinct des événemens, depuis l'entrée des troupes Pruffiennes en Hollande, nous dirons que les Bourgeois de la Hayeont défarmé les Corps-francs le 18, & vuidé de munitions leurs lieux d'affemblée. Leurs fociétés ont été abolies; les maifons des principaux ont été infultées quelques unes mêmes pillées, & ce défordre eût été plus grand encore, fans les foins que s'eft donné le Comte de Bentinck de Rhoon, Chef de la Société-Orange, pour arrêter la fureur du Peuple, & garantir d'accidens les victimes qu'il menaçoit. L'Affemblée Souveraine lui en a fait les remercimens. Le 20, le Prince Stadhouder eft entré à la Haye, ef

corté des Gardes Dragons & des Gardes du Corps, aux acclamations d'une grande multitude, qui a répété ces démonftrations le 22, à l'arrivée de Madame la Princeffe d'Orange & de les trois enfans. Le jour même de fon retour, le Stadhouder a rendu la Déclaration fuivante.

Nous GUILLAUME, &c. favoir faifons qu'à notre entrée en cette place nous avons reçu aujourd'hui avec fatisfaction & la fenfibilité la plus extrême, les preuves générales de joie & d'attachement bien intentionné des citoyens & habitans de tout rang & de tout état, & que nous n'avons pu nous abftenir de témoigner à ce fujet notre reconnoiffance publique; mais que fans vouloir troubler par-là lefdits citoyens & habitans dans leurdite joie & dans les témoignages, qu'ils en voudroient donner, nous avons cru de voir exhorter tous & chacun d'eux, de la mai niere la plus férieufe & la plus amicale, à fe conduire dans la fuite tranquillement & décemment; à ne faire à qui que ce foit le moindre outrage ou la moindre injure, bien loin de fe rendre coupable d'aucun excès, d'attaques violentes de perfonnes ou de maifons, ou de commettre en général rien qui pût troubler la fûreté publique ou donner de juftes raisons de fe plaindre, mais au contraire de s'abftenir foigneufement de tout ce qui pourroit être en aucune fa. çon contraire aux loix & placards du pays, afin que la joie & la fatisfaction générale de la préfente révolution heureufe des affaires ne foit troublée nulle part : & tout ce qui feroit en au cune façon contraire à notre déclaration & à notre avis fondé fur l'amour de la tranquillité, nous feroit hautement défagréable, & ne pour

Foit qu'exciter notre jufte indignation & notte plus haut mécontentement.

Fait à la Haie, le zo Septembre 1787.
Signé W. Prince d'ORANGE.

Deux jours auparavant, les Etats de Hol lande, dont l'Ailemblée à la Haye eft aujourd'hui complette, à l'exception des Députés d'Amfterdam, ont fait publier un Placard qui interdit les attroupemens féditieux, les violences & mauvais traitemens de tout genre contre qui que ce foit, & révoque les précédentes défenfes relatives à la couleur Orange. Dans les autres villes, particuliérement à Harlem, Leyde, Rotterdam, on a pris les mêmes mesures contre tout défordre de l'efprit de parti; en forte que la tranquillité y eft parfaitement confervée.

Un détachement du Régiment Hollan'dois de Pabft eft entré fans oppofition à Delft, dont l'ancienne Régence, caffée il y a un mois par le Corps-Franc, a été rétablie. Celle de Rotterdam a également repris fes places; les Magiftrats de nouvelle création ont donné leur démiffion; quelques uns même ont abandonné la ville. Gouda, Schoonhoven • Schiedam ont ouvert leurs portes, & Dordrecht a fait une efpece de capitulation avec M. de Wintzingerode, Officier Pruffien, qui s'eft préfenté à la tête d'un détachement de 180 hommes. En voici les articles:

ART. I. Que la ville de Dort reftera fous la fouveraineté des Etats de Hollande. Répondu. Je ne Puis pas entrer en capitulation fur cet article,

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