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nues: mais que, fans entrer en difcuffion ulté rieure, le Vénérable Confeil eft prêt à donner à ce fujet à S. A. S. des ouvertures convenables & convaincantes en lui remettant pour préalable toutes les Pièces, relatives à cette affaire, traduites en langue Françoise.

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» III. De lui expofer que la Ville d'Amfterdam fe flatte, que S. A. S. ne voudra point pouffer une attaque hoftile contre elle, vu que déja elle a éprouvé une perte des plus fenfibles par l'inondation formée en partie autour de fes murs, comme la défense principale & naturelle de cette Ville; & que fi les hoftilités continuoient, il ne pourroit en réfulter qu'une boucherie des plus effroyables, une fcène de carnage & de pillage général, dont les fuites feroient infiniment préju diciables, tant pour la Ville que pour la Province de Hollande entière, même pour les Etats de S. M. Pruffienne, & pour toute l'Europe en général, à raifon de l'intérêt univerfel du commerce, & des bénéfices qui résultent des Douanes fur le Rhin.

IV. » Qu'en conféquence la Ville avoit décerné cette Commiffion folennelle, pour donner à S. A. S. une véritable ouverture des chofes; & qu'elle ofoit fe promettre de la façon de penfer magnanime de S. A. Séréniffime, qu'Elle voudroit bien mettre ces ouvertures fincères fous les yeux de Sa Majesté, afin que l'objet de fon mécontentement ceffant, Elle agréât d'autant plus volontiers les affurances du refpect, que la Ville fouhaite de conferver pour Sa Majefté & pour toute fon illuftre Maifon,& qu'ainfi Elle réfolût de retirer les Troupes qu'Elle avoit fair avancer dans le Pays, du moins & en tout cas, qu'on pût convenir d'une fufpenfion d'hoftilités. »

En réponse, les quatre Députés reçurent

du Duc de Brunswick une note qui por toit:

» La fatisfaction que S. M. Prussienne demande, doit, comme vous fentirez vous-mêmes, MESSIEURS, être entièrement conforme aux Articles énoncés dans le dernier Mémoire de M. de Thulemeyer.

» Tous les autres Membres des Etats de la Province font prêts à donner cette fatisfaction, & n'attendent que votre concurrence. Du moment que vous y aurez confenti par vos Députés aux Etats, je regarde ma Commiffion comme terminée, & les Troupes du Roi quitteront immédiatement le voisinage de votre Ville & les Places circonjacentes. Vous connoiffez trop bien, MESSIEURS, les fentimens de Son Alteffe Royale Madame la Princeffe d'ORANGE, pour douter qu'Elle n'aimera mieux paffer fur beaucoup de chofes, que d'expofer votre Ville à des inconvéniens fâcheux. «

LEYMUYDEN, le 27 Septembre 1787.
(Signé) CHARLES, Duc-Régnant de
BRUNSWICK.

Au retour des Commiffaires, on réfolut d'envoyer à la Princeffe d'Orange le Bourguemeftre Geelvinck, & M. Temminck, Membre de la Régence, avec charge de » témoigner à S. A. R. tout le regret qu'a» voit la ville du funefte incident qui » avoit eu lieu; que la chofe étoit arrivée » à fon infçu; que la ville voyoit avec » douleur la fenfibilité de S. A. R. à ce » fujet; mais qu'elle efpéroit de fa fa» geffe, de fa vertu & de fa piété, qu'elle

» n'infifteroit plus fur la punition des per» fonnes qui, dans cette occurrence » n'avoient fait qu'exécuter les ordres » dont ils avoient été munis. »

La Princeffe répondit à cette déclaration par une note conçue en ces termes : « Je fens, MESSIEURS, avec la plus grande fatisfaction le langage de mon cœur s'acque 9 corde parfaitement avec les idées de générofité que vous voulez bien reconnoître en moi; je ne defire en effet rien moins que la punition des torts qu'on s'eft permis.

» Je fis profondément affectée du fort des Auteurs & des Infligateurs de ces torts, & bien particulièrement de l'état de calamité dans lequel la Ville d'Amfterdam fe voit réduite. Je ne defire rien avec plus d'ardeur, que de voir affurer les moyens & les réfolutions qui doivent faire évanouir les défordres & les injuftices précédentes, rétablir les régences conftitutionnelles, & les prémunir contre tout armement dangereux des habitans; & par ce moyen rétablir la tranquillité publique, & rendre à la Patrie fon ancienne profpérité. Je m'offre avec plaifir, en me contentant de vos témoignages, d'engager le Roi mon Frère à fe départir de tous autres point de fatisfaction,& à faire retirer fes Troupes de devant votre Ville, auffitôt que la fincérité de ces témoignages me fra confirmée par la concurrence de la Ville d'Amfterdam, & par fon acceffion à toutes les réfolutions qui ont été prifés ces jours, pour le rétablissement des affaires, agiffant ainfi de concert avec les autres membres des Etats de cette Province, pour prendre telles autres mefures & réfolutions falutaires, propres à remplir mes vœux les plus purs & le but de la profpérité que je me propofe

de faire renaître dans la Patrie. J'aurois fait de grandes difficultés de me rendre ici, fur l'invitation qui m'en a été faite par les Seigneurs Etats, s'ils n'y avoient ajouté l'affurance que mon Epoux feroit rétabli en tout. A certe fin, je m'affure qu'on ne croira pas, que je defire voir les fufdits Auteurs & Inftigateurs attaqués, ni dans leur honneur, ni dans leurs biens, & beaucoup moins expofés à perdre la vie; mais que fans foupçons ultérieurs, ils foient démis de leurs poftes, dans lefquels ils pourroient encore exciter de nouveaux troubles. WILLELMINE.

Le Duc de Brunswick avoit accordé une armistice de 24 heures, qui expiroit le 30 Septembre au foir. L'efpoir d'un accommodement s'étant évanoui, le 1er. de ce mois, S. A. S. fit attaquer par l'armée Pruffienne tous les avant-poftes de la ville. L'attaque dura depuis quatre à fept heures du matin, & fut très-vive pendant une heure. Il y eut beaucoup de morts & de bleffés, dont peut-être a-t-on exagéré le nombre au premier moment. Tous les dehors étant inondés, les affiégeans ne pouvoient s'avancer que fur des chauffées étroites, à trois ou quatre hommes de front. Ils furent repouffés à l'attaque de trois poftes; celui de la digue de Harlem, affailli de différens côtés, fut abandonné prefque fans réfistance; Amfteelven fut emporté dans l'après-midi, & entraîna la perte de Ouderkerk, qui fut évacué. Le Duc de Brunswick accorda

enfuite une trève, jufqu'au retour d'une nouvelle députation envoyée à la Haye; &le 3, les Bourguemeftres & le Confeil d'Amfterdam déclarèrent à la Bourgeoisie, par un placard, que pour prévenir la ruine immanquable de la ville, ils étoient forcés d'acquiefcer aux demandes des autres Membres de la Province, & même à la démiffion des nouveaux Régens.

Dans les conférences qui ont eu lieu depuis, entre la Commiffion des Etats, & MM. Hoofd & Temminck, Députés d'Amfterdam, ces derniers ont demandé au nom des Bourgeois armés, les art. fuivans.

ART. I. Que le peuple ait une influence convenable dans l'administration.

II. Que la Milice - Bourgeoife conferve fes armes, comme elle les a toujours eues. III. Que la Régence actuelle & tous les Employés confervent leurs Poftes refpectifs.

IV. Que la ville refte exempte de toute Garnifon & de tous Quartiers.

V. Que l'on n'exigera point la publication du Placard concernant le port des cocardes Orange, &c. dans la Ville d'Amfterdam; qu'auffi l'on ne fera point forcé à s'en garnir, afin de prévenir les excès qui en réfulteroient certainement.

VI. Que toutes perfonnes, tant Politiques que Militaires, qui fe font retirées en cette Ville, ou dans les autres Places qui fervent à couvrir Amfterdam, ou qui ont été prifes en la pretection de la Ville, ne feront point inquiétées ni moleftées dans leurs Perfonnes ni leurs biens; dans lequel nombre l'on devra comprendre tous les Membres,

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