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DE FRANCE.

SAMEDI 13 OCTOBRE 1787.

Nota. Pour répondre aux défirs du Public, on vient de changer le caractère de ce Journal, & de faire choix d'un beau papier, & entièrement femblable à celui qu'on en ploie pour la Gazette de France.

PIÈCES FUGITIVES

EN VERS ET EN PROSE.

É LÉG 1 E.

Imitation libre de Pétrarque. ONDE claire & tranquille, où celle que j'adore

Venoit calmer l'ardeur des feux brûlans du jour ;
Onde pure, onde heureufe, où la charmante Laure
Crut long-temps appaifer les ardeurs de l'Amour:
Ormeau trop fortuné, délicieux ombrage
Qui la rafraîchiffois pendant un doux fommeil ;
Lits de gazon plus frais encore à fou réveil :
Jeunes fleurs, ornemens de fon fimple corfage;
N°. 41. 13 Octobre 1787.

C

Air qu'elle refpiroit, air facré des Amans :
Adorable féjour, retraite enchanteresse,
Où mon cœur a connu l'amour & fon ivreffe,
Ecoutez mes foupirs & mes derniers accens.
S'il faut que de l'amour, victime mémorable,
Je finiffe mes jours, de regrets confumé,
O rivages chéris, d'un Amant déplorable
Recevez en dépôt le corps inanimé 3

Que, quittant fur ces bords fa dépouille mortelle ̧
Mon ame en paix retourne à fon premier féjour !
Si cet espoir flatteur reftoit à mon amour,

La mort feroit pour moi moins trifte, moins cruelle,
Hélas! ce n'eft qu'ici, c'eft fur ces bords charmans
Qu'avec moins de regrets mon ame fugitive
S'échappera d'un corps brifé par les tourmens.

Laure y viendra peut-être : & mon ombre plaintive
Pourra, fans l'offenfer, s'attacher à fes pas,
Rappeler à fon cœur un fouvenir trop tendre,
Exciter un foupir, que je n'entendrai pas,
Et du moins obtenir une larme à ma cendre.
O Dieux quand je la vis pour la première fois,
Laure étoit en ces lieux modeftement affife.
J'y venois attiré par fa touchante voix ;
Je vis Laure, & foudain mon ame fut éprise,
Son regard étoit doux, fon maintien gracieux,
Et fes moindres difcours étoient remplis de charmes.
Le calme de fon cœur fe peignoit dans fes yeux;
Laure étoit innocente, elle étoit fans alarmes.
O fouvenir bien doux! depuis cet heureux jour
Je ne trouve la paix que dans cette prairie ;

Tout y nourrit mes feux, j'y refpire l'amour,
L'amour confolateur, feul foutien de ma vie.

(Par M. Le Meteyer, Secrétaire du Roi,

VERS ADRESSÉS A MME. VINCENT (1).

MONTRE-NOUS les perturbateurs

Qui, dans leur infolente audace,
T'ont caufé de vives douleurs :
Ah! puifqu'ils t'ont couté des pleurs
Je veux les traduire au Parnaffe!
J'inftruirai le Dieu d'Hélicon
De leur affreufe jaloufie:

Sans doute il m'en fera raison,

Quand il faura qu'à fa fille chéric

Des Cenfeurs ignorans préparent du poifon.

(1) Nate de l'Auteur. Madame Vincent, que des circonftances ont amenée à chanter au Spectacle des Beau jolois, y jouit, dans le particulier, de toute la confidêration que l'on accorde au mérite & à une excellente éducation; & elle n'a ctffé d'obtenir les fuffrages du Public par la voix là plus fraîche, les fons les plus brillans, & le talent le plus fini. Elle eût chanté avec avanrage fur les premiers Théatres de la Capitale; mais elle s'y eft constamment refufée. Ayant éprouvé l'effet d'une petite cabale en chantant la belle Ariette de la Fête de l'Arquebufe, Pièce charmante de M. Bonet, elle en concut une vive douleur. Le lendemain, un Amateur ano nyme lui envoya les vers ci-dessus.

"

Toujours le grand fils de Latone

Des injures du fot vengea les vrais talens :
Ce Dicu, pour le punir, te treffe ane couronne ;
Reçois-la de sa main, puifque depuis trois ans,
Paris affemblé te la donne.

De B...)

'

CHANS Q N.

A Madame la Marquife D... M.,..

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Air: Entends ma voix.

LE tendre Amour

Difoit, en fe plaignant d'Elmire

Quoi, de ma Cour

Elle fuit le féjour !
Ses yeux charmans

Ne font-ils pas de mon empire?

Pour les Aman's,

Ils font indifférens.40

Chérir un tendre époux
Eft fon fort le plus doux.

Le tendre Amour, &c.

LE Dieu d'Hymen fait naître
Leurs plaifirs fi parfaits;

Ceux que je fais connoître

Ont moins d'attraits,

En voyant le lien

Qui les unit fi bien,

Oui, j'aimerois mieux être
Le Dieu d'Hymen.

Le tendre Amour, &c.

(Par M. Sabatier de Cavaillon.)

E

Explication de la Charade, de l'Enigme &' du Logogriphe du Mercure précédent. Le mot de la Charade-est Déboire ; celuide l'Enigme eft Liard; celui du Logogriphe eft Fanatifme, où l'on trouve Mai, Ame, Etna, Sina, Mine, Etain, Fat, Sem, Fi, Anis, Temps, Ane, Tifane, Satan, Matines, Matin, Mite, Si, Fa, Mi, Siam, Mát, Tamife.

MON

CHARADE.

ON premer eft un inftrument,
Mon fecond fe fait plaisamment;
Mon tout orne un appartement.

(Par M. R..., Abonné, )+

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