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line & fur les évènemens antérieurs à la révolution. Voici de quelle manière un Membre du Congrès dépeint la fituation de ces Colonies, que les enthoufiaftes d'Europe nous repréfentoient comme gémiffantes fous une oppreffion intolérable. "On eût à peine trou

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vé, dit l'Hiftorien, dans la Caroline mé» ridionale, un ennemi de la fucceflion de " la Maifon d'Hanovre, ou de la Conftitu» tion Britannique. Ses habitans pouffoient » même à l'excès leur attachement aux ufa»ges Anglois. La plupart d'entre eux en

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voyoient leurs enfans recevoir leur édu"cation en Angleterre, & ne parloient de » ce pays que fous le tendre nom de patrie. » Ils étoient remplis d'enthoufiafme pour » le fyftême de bonheur civil & religieux, » qui avoit fait croître & fleurir la Colonie. "İls obéiffoient généralement & avec joie » aux Loix du Parlement Britannique. Peu » de pays ont offert, dans aucun âge, un exemple auffi frappant de profpérité publique & particulière, que la Caroline mé→ ridionale, depuis 1763 jufqu'à 1775. La population de la province fut plus que dou» blée dans ce court efpace de temps. L'o»pulence fe verfoit fur les habitans par des » milliers de canaux. Il n'y avoit d'indigens

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que les fainéans & les hommes pourfui» vis par la deftinée. En paix avec l'Uni❞ vers entier, les Colons jouiffoient à la fois "de la tranquillité domeftique, & d'une en"tière fûreté pour leurs perfonnes & pour

leur propriété. En même temps ils étoient parfaitement contens de leur Gouverne»ment, & ne défiroient pas le plus léger changement dans leur Conftitution poli» tique «.

Un Ecrivain très-célèbre avoit tracé le même tableau de la profpérité des Colonies, ce qui lui valut des reproches amers; aujourd'hui, & fur l'autorité du Docteur Ramfay, on peut regarder comme un fait authentique, cette profpérité & cet amour des habitans de la Caroline pour l'adminiftration de la métropole : il n'eft donc pas exact d'avancer, comme l'a fait récemment un Auteur d'un mérite reconnu, que les Américains ne refpectoient pas les actes légiflatifs d'une nation qui avoir montré fi peu de fageffe dans la direction de fes Colonies.

L'Hiftorien expofe avec beaucoup d'art, de clarté & d'impartialité, les caufes générales qui bouleverfèrent cette harmonie. Loin d'attribuer fauffement, à l'exemple d'autres Ecrivains, aux vûes ambitieufes du Ministère Tory de George III, le projet de taxer les Colonies, il indique très-judicieufement, que ce Ministère fut porté à cette innovation par le poids immenfe de la dette nationale. En effet, il fuffit d'un instant de réflexion, pour appercevoir que la prérogative royale étoit intéreffée au foulévement des Américains contre la fuprématie du Parlement. En accordant fur eux, à la Couronne, úne autorité indépendante des Comices Bri

tanniques, ils euffent rendu ce pouvoir bien dangereux à la Grande-Bretagne, & un Ministère corrompu eût faifi cette occafion de l'obtenir. L'embarras des finances fous l'adminiftration de M. Grenville, fut donc la première origine de ce plan de taxation. A l'imprudent acte du timbre, on joignit l'im- prudente révocation de cet impôt. » L'effet » de cette condefcendance, obferve M. Ramfay, fut d'infpirer aux Américains de: "hautes idées du befoin qu'avoit la Grande

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Bretagne de conferver leur commerce. » Rien ne pouvoit être de plus mauvaise politique que cette révocation, en fuppo"fant que le Ministère Anglois fe propofar férieusement de revenir au plan d'impo» fer les Américains; au lieu que rien n'é» toit plus fage, fi l'on y eût renoncé pour jamais «.

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L'Hiftorien ne diffimule point que les efprits dans la province étoient très-partagés fur la néceffité d'une infurrection formelle. » Comme la plupart des habitans, dit-il, ne » fentoient aucune inquiétude pour leur » liberté perfonnelle ni pour leur propriété, "il n'étoit pas difficile de combattre dans

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leur efprit le parti de renoncer aux dou» ceurs préfentes pour éviter des maux à » venir. Ceux qui conduifoient le peuple » n'avoient au contraire d'autre moyen de le preffer de courir les dangers & de fupporter les dépenfes de la guerre, que » de lui faire envisager la néceffité de pré

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» venir les conféquences très-alarmantes qui pourroient s'enfuivre un jour, fi on laiffoit paffer un exemple auffi dange» reux que les réfolutions du Parlement Britannique«. Cette guerre de prévoyance, que les mefures violentes de la Métropole, & le caractère encore plus violent de leur exécution, rendirent de néceffité, fut conduite d'abord dans la Caroline avec une grande retenue. On ne s'y permit aucuns des actes exceffifs des Boftoniens. Le thé Anglois, arrivé à Charles Town n'y fut point incendié, mais gardé dans les magalins, avec défense de le mettre en vente.

Du récit des premières hoftilités, l'Auteur paffe à la formation du nouveau Gouvernement en Caroline, à celle du Congrès, & à la déclaration d'indépendance. Ces faits généraux de l'Hiftoire de la Confédération, font rapportés ici très-briévement, & ne contien nent aucune particularité ignorée, fi l'on en excepte le trait fuivant, peu digne de créance. Après avoir juftifié le refus du Congrès d'écouter les propofitions conciliatoires que lui fit la Métropole en 1778, l'Hiftorien ajoute: De plus, il eft connu à préfent, par des informations qu'on s'eft procurées depuis, " que quand même les Etats d'Amérique fe feroient accordés avec les Commitaires Royaux, le Gouvernement de la GrandeBretagne n'auroit pas ratifié la conven» tion". Lorfqu'un Hiftorien avance de pareilles accufations, il ne doit pas tenir les

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preuves en réserve. Si ces preuves font incomplètes, le ton affirmatif eft inexcufable. Jamais affertion ne fut plus dénuée de toute vraisemblance. Un Miniftre mal-honnête, un Souverain trompé, peuvent en venir à des violations de leur parole; mais à qui perfuadera-t-on que des conditions offertes à FAmérique, fous le fceau d'un acte du Parlement Britannique, & fous la garantie de la nation entière, euffent été éludées ? Si le Cabinet de Saint-James avoit projeté une pareille infidélité, pouvoit-il se flatter d'en rendre complice un Parti puiffant que les revers de la guerre animoient & groffiffoient de plus en plus; qui faifoit anathématifer en chaire les foldats armés contre les Infurgens, comme des affaffins; qui levoit des foufcriptions publiques en faveur des prifonniers Américains, à l'instant où il rejetoit celles propofées par le Gou vernement pour la levée de nouveaux régimens, & qui eût fait décapiter les Miniftres affez infames pour confeiller au Parlement une telle perfidie? Perfidie gratuite, fi elle n'eût pas été très - dangereufe, puifqu'en rompant cet accord préliminaire, on fe fût enlevé tout droit à d'ultérieures négociations, & toute excufe dans la pourfuite de la

guerre.

L'invafion de la Georgie par le Général Prevoft, le fiége de Savannah, la prife de Charles-Town, & les campagnes du Comte de Cornwallis en Caroline, forment la moitié

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