prife contre laquelle on est venu à bout de foulever les perfonnes les teurs de fe contredire les uns les autres, ce qui fuppofe bien peu de concert entr'eux; on leur reproche d'avoir dic (avec St. Paul) que le culte que nous rendons à Dieu doit être raisonnable; avec le P. Malebranche, que le bonheur de l'homme est dans le plaisir, comme (fi le mot de plaifir fe bornoit aux plaifirs des fens); avec les Ecrivains les plus refpectables, que l'intolérance & la perfécution font contraires à l'efprit du Christianifme; enfin avec le plus puiffant de nos Rois, & avec le premier Parlement du Royaume, que l'autorité légitime eft fondée fur le Contrat fait entre le Souverain & fes fujets. L'Effai fur l'abus de la critique, en matiere de Religion, offre quelques autres exemples plus ridicules encore des nouvelles imputations faites à l'Encyclopédie ; & c'en eft affez fans doute pour nous difpenfer de répliquer en détail à des Calomniateurs imbécilles, qui ne cherchent, en jouant le rôle d'apôtres, qu'une existence & des protecteurs, & par qui la Religion feroit deshonorée, fi elle pouvoit l'être. D'ailleurs pour lire la Réponse, il faudroit avoir lu les critiques, & qui peut en avoir le courage? y plus refpectables, les Auteurs re connoîtront fans peine que l'Enc clopédie, quoique très-mal attaquée par fes adversaires, a pu être juftement condamnée per fes Juges; ils beniront la Providence qui les déchargera d'un fardeau que l'amour feul du bien public leur faifoit fupporter avec courage; & ils écriront avec autant de refpect que de joie au bas de l'ordre fuprême qui leur imposera le silence : DEUS NOBIS HÆC OTIA FECIT. DISCOURS 3 AVERTISSEMENT. L E Difcours préliminaire de l'ENCYone CLOPEDIE a été reçu avec une indulgence qui ne fait qu'exciter ma reconnoiffance & mon zele, fans me fermer les yeux fur ce qui manque à cet ouvrage. J'ai averti, & je ne faurois trop le répéter, que M. Diderot eft Auteur du Profpectus de l'Encyclopédie, qui termine ce Difcours, & qui en fait une partie effentielle. C'est à lui qu'appartient auffi la Table ou le Syftême figuré des connoiffan ces humaines, & l'explication de cette Table. J'ai joint de fon aveu l'une & l'autre au Difcours, parce qu'elles ne forment proprement avec lui qu'un même corps, & que je n'aurois pû les faire auffi bien. Quoique le fuccès de l'ouvrage ait été fort au delà de fon mérite & de mes defirs, j'ai eu le bonheur ou le malheur peut-être d'effuyer affez peu de critiques. On m'en a fait quelques-unes, qui font purement littéraires, & auxquelles je me crois dif penfé de répondre. Que m'importe en effet qu'on eftime tant qu'on voudra la Rheto |