fon d'obtenir le fuffrage des véritables gens de bien, ne pourront auffi manquer manquer de déplaire à tous ceux qui en ufurpent feulement le nom. Heureusement l'intérêt qui anime ces derniers eft trop à découvert pour que le public impartial y foit trompé, & c'eft à ce public que l'Auteur en appelle. Mais afin que les calomniateurs foient punis, s'ils ne peuvent prouver ce qu'ils avanceront, il déclare qu'il ne répondra déformais fur l'imputation d'irréligion, qu'aux Ecrivains qui l'attaqueront juridiquement & devant les Tribunaux; c'est-là qu'il attend fes accufateurs. Il feroit de l'injuftice la plus abfurde & la plus criante, de le rendre refponfable des ouvrages des autres; mais il confent volontiers à répondre & à être jugé fur les fiens. La Religion, qu'il s'eft toujours fait un devoir de refpecter dans fes écrits,

est la seule chose fur laquelle il ne demande point de grace; & fur la quelle il efpere n'en avoir pas befoin. Si le fanatisme de la fuperftition lui paroît odieux, celui de l'impiété lui a toujours paru ridicule, parcequ'il eft fans motif comme fans objet. Auffi a-t-il cette confolation, qu'on n'a pu tirer encore une feule propofition repréhensible du grand nombre d'ouvrages qu'il a publiés jufqu'ici. Il ne parle point des paffages qu'on a tronqués ou falfifiés le rendre coupable, des imputations vagues qu'on lui a faites, des intentions qu'on lui a prêtées, des interprétations forcées qu'on a données à fes paroles; avec une pareille méthode on trouveroit des erreurs dans les écrits même des Peres. Il a le malheur ou l'avantage d'être un des principaux Auteurs de l'Encyclopédie; & l'Encyclopédie, peu favorable à

pour

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ces controverfes futiles, qui font l'opprobre de notre fiecle, a jetté fur tous les hommes de parti fans diftinction le redicule & le mépris qu'ils méritent, tous les hommes de parti doivent donc fe liguer pour la détruire; cela eft naturel & dans l'ordre.

Cette confpiration générale nous a engagés à remettre fous les yeux du Public dans ces Mélanges la Préface du troisieme volume de l'Encyclopédie. Les notes qui y font jointes, renferment la réponse aux objections qui furent faites il y a fix ans contre cet ouvrage, par rapport aux principes d'irréligion dont il étoit accufé; & l'on fe flatte d'avoir pleinement fatiffait à ces objections.

Mais pendant que cette feconde édition étoit fous preffe, un nouvel orage s'eft élevé; les brochures ont été lancées de toutes parts; le

Gouvernement même paroît avoir pris connoiffance des imputations dont on a chargé les Auteurs, & n'a point encore prononcé dans le moment (*) où nous écrivons. Son jugement, quel qu'il foit, fera toujours équitable, puifqu'il fera ceffer enfin, de quelque maniere que ce puifle être, le fcandale & les cris que l'Encyclopédie a occafionnés fans le vouloir; mais ce jugement fût-il tel que les ennemis de cet ouvrage peuvent le defirer, il ne donnera, nous ofons le dire, aucun avantage réel à leurs critiques; leurs fatyres n'en feront pas plus fines, leurs raifonnemens plus juftes, leurs citations plus fidelles (a). (*) Le 24 Février 1759.

(a) Nous en rapporterons quelques traits qui mettront le Public en état de juger du refte. On fait dire à l'Auteur du Difcours préliminaire de l'Encyclopédie, que l'inégalité des conditions eft un droit barbare, lorfqu'il a dit fimplement que la

Si l'autorité juge à propos d'arrêter au milieu de fon cours une entre

LOI DU PLUS FORT est un droit barbare ; on fait dire à l'Auteur de l'article Gloire > que la Religion qui éloigne les hommes de l'amour d'une gloire mondaine, est une Philofophie auffi vaine que dangereuse; impiété qui ne fe trouve, ni dans l'article Gloire, ni ailleurs; on prétend que les articles Ame & Dieu font des Traités de Matérialisme & d'Athéifme, quoique ces articles foient tirés en entier des ouvrages de Mrs. Clarke & Jaquelot, les meilleurs que nous ayons contre les Matérialistes & contre les Athées; on foutient, avec une assurance qui en a impofé aux Magistrats, que les renvois da fecond de ces deux articles font deftinés à détruire les démonftrations de l'existence d'un Etre fuprême ; &, pour appuyer cette calomnie, on tronque les articles, & on rapporte infidelement les paffages; c'eft ce que nous fommes en état de démontrer, fi des ordres fupérieurs l'exigent; car c'eft à des Juges refpectables & éclairés, & non à des Ecrivains fans aveu que nous voulons répondre ); on prétend que l'Encyclopédie eft une fociété formée pour détruire la Morale & la Religion, & on accuse en même tems les Au