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substance du pain au corps et du vin au sang, laquelle conversion l'église appelle transsubstantiation;

Je confesse aussi que sous l'une des espèces on prend et reçoit J.-C. tout entier en son vray sacrement;

Je confesse qu'il y a un purgatoire où les âmes détenues peuvent être soulagées des suffrages et bienfaits des fidèles;

J'avoue qu'on doit honorer et invoquer les saints et saintes bienheureux et régnans avec J.-C., lesquels prient et offrent à Dieu leurs oraisons pour nous, et desquels on doit vénérer les saintes reliques;

Comme aussi que l'on doit avoir et retenir les images de notre rédempteur J.-C. et de sa bienheureuse mère perpétuellement vierge, et des autres saints et saintes en leur faisant l'honneur et la révérence qui leur appartient.

J'avoue davantage que notredit rédempteur a laissé en son église la puissance des indulgences et que l'usage en est très salutaire au peuple chrétien.

Je reconnois la sainte église catholique, apostolique et romaine, mère et supérieure de toutes les églises, promets et jure la vraie obédience, ainsy que l'ont rendue les rois de France nos prédécesseurs au saint père de Rome, successeur de saint Pierre, des apôtres et vicaire de J.-C.

chef

J'approuve sans aucun doute et fais profession de tout ce qui a été décis et terminé, et déclaré par les saints canons et conciles généraux, et rejette, reprouve et anathématise tout ce qui leur est contraire et toutés hérésies condamnées, rejetées et anathé matisées par l'église.

En cette foi catholique, hors laquelle il n'y a point de salut, et nul ne se peut sauver, et dont je fais présentement profession, je promets, moyennant la grâce de Dieu, persister entièrement et inviolablement jusqu'au dernier soupir de ma vie.— Fait à, etc.

N° 53.

LETTRES closes de Henri IV aux cours de parlement au sujet de sa conversion.

Saint-Denis, 25 juillet 1593. (Cart. de Font., Bibl. royale, t. 417-1593. — Manuscr. de Colbert, v. 14, fo 106.)

N° 54.

- TREVE de trois mois accordée entre Henri IV et le

due de Mayenne (1). ́

A la Villette près Paris, dernier juillet 1593, lue et publ. le lendemain aux lieux accoutumés. (Cart. de Font., Bibl. royale, 1593, t. 417. Rec. des traités de paix, II, p. 547.)

N° 55.

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DÉCLARATION du duc de Mayenne et des états de la ligue pour la publication du concile de Trente.

Paris, 7 août 1593. (États généraux, XV, 583.)

CHARLES de Lorraine, duc de Mayenne, lieutenant général de l'état royal et couronne de France, les princes, pairs, et officiers de la couronne, et les députés des provinces, faisant le corps des états généraux de la France, assemblez à Paris, pour aviser aux moyens de défendre et conserver la religion catholique, apostolique et romaine, et remettre ce royaume en son ancienne dignité et splendeur, A tous présens et à venir, salut.

Nous reconnoissons assez que les durs fléaux qui ont par plusieurs années si misérablement affligé ce pauvre royaume, procèdent de l'ire de Dieu, irrité contre nous par nos vices et péchez: entre lesquels ceux qui touchent directement contre son honneur, sont ceux qui offensent davantage sa divine bonté, et par le châtiment desquels il déploye ses verges plus rigoureuses. En ce nombre pouvons nous mettre au premier rang l'hérésie, source de tous malheurs, depuis l'introduction de laquelle nous avons toujours vu par un juste châtiment de Dieu, nos divisions s'accroître, et nous avoir à la fin poussés jusques au sommet de toutes misères et calamitez. Cette offense première en a traîné avec soi une seconde très pernicieuse, qui est la corruption des mœurs, et l'anéantissement des bonnes et saintes ordonnances de l'église, l'observation desquelles venant à être moins pratiquée et mise en usage par la licence effrénée que l'hérésie y a introduite, le débordement y a pris peu à peu telle accroissance, que nous nous sommes enfin fort éloignez de cette première et ancienne discipline, qui a fait par tant de siècles fleurir l'église catholique, et donné tant de reputation à ce royaume très chrétien.

Comme donc ces deux défauts sont les principales et premières causes qui ont irrité Dieu à l'encontre de nous; ainsi ne faut-il

(1) V. au mois de mai les conférences de Surènc. - L'objet de cette trève dont le parti de la ligue avait surtout besoin était de permettre aux laboureurs de faire leur récolte.

pas que nous espérions apaiser son courroux, et faire finir nos malheurs, sinon en recherchant et pratiquant les moyens d'éteindre l'hérésie, et de rappeler en l'église l'ancienne discipline et pureté des mœurs. Et l'un et l'autre remède, nous ne trouvons ailleurs plus présent et efficace, qu'en l'observation du saint concile universel de Trente: lequel, pour le regard de la doctrine, a si saintement déterminé ce que les vrais et fidèles catholiques doivent fermement croire, et refuté si vertueusement toutes les erreurs que ce misérable siècle avait produites, qu'on y reconnoît une manifeste assistance de la grâce du SaintEsprit et en ce qui concerne les mœurs, a mis sus en l'église avec tant de prudence les anciennes loix, et renouvelé si religieusement cette première discipline ecclésiastique, jadis célébrée en France, que nous ne pouvons attendre autre meilleur moyen pour l'y voir laire, comme elle a fait autrefois, que l'observation d'icelui.

A ces causes d'un même avis et consentement, avons dit, statué et ordonné, disons, statuons et ordonnons, que ledit saint sacré concile universel de Trente, sera reçu, publié et observé purement et simplement en tous lieux et endroits de ce royaume: comme présentement, en corps d'états généraux de France, nous le recevons et publions. Et pour ce, exhortons tous archevêques, évêques et prélats, enjoignons à tous autres ecclésiastiques d'observer, et faire observer, chacun en ce qui dépend de soi, les décrets et constitutions dudit saint concile. Prions toutes cours souveraines, et mandons à tous autres juges, tant ecclésiastiques que séculiers, de quelque condition et qualité qu'ils soient, de le faire publier et garder en tout son contenu selon sa forme et teneur, et sans restrictions ni modifications quelconques.

N° 56.

DÉCLARATION de Henri IV qui promet pardon et abotition à ceux qui se retireront dans le délai d'un mois du parti des rebelles.

Mantes, 27 octobre 1593; reg. au parl. le 1er février 1594. (Vol. 2 Q, fo 180. Font. IV, 756.)

N° 57. LETTRES de provision de l'office de connétabic de France vacant par la mort d'Anne duc de Montmorency, pair, connétable et grand-maître de France, en faveur de Henri duc de Montmorency, premier baron chrétien, et maréchal de France.

Vernon, 8 octobre 1593; reg. au parl. le 21 novembre 1595, et en la ch. des comptes le 25 juin 1597. (Vol. 2 S, fo 165. — Mém. ch. des comptes, 4 Q, fo 230.)

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N. 58. SERMENT du roi à son sacre (1).

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Chartres 27 février 1594. ( Cérémonia! François, in-fo, tom. premier, p. 361.)

Hæc populo christiano et mihi subdito, in Christi promitto nomine. In primis, ut ecclesiæ Dei omnis populus christianus veram pacem nostro arbitrio in omni tempore servet.

Item, ut omnes rapacitates, et omnes iniquitates omnibus gradibus interdicam.

Item, ut in omnibus judiciis æquitatem et misericordiam præcipiam ut mihi et vobis indulgeat suam misericordiam clemens el misericors Deus.

Item, de terra mea ac juridictione mihi subditâ universos hæreticos ab ecclesia de notatos pro viribus bona fide, EXTER MINARE studebo.

Hæc omnia supradicto firmo juramento. Sic me Deus adjuvet, et hæc sancta Dei evangelia.

N° 59.

-

FIN DE L'INTERRÈGNE,

EDIT sur la réduction de Paris (2).

Paris, mars 1594; reg. au parl. de Paris en la ch. des compt., en la cour des aides et en celles des monnaies, le 28. (Vol. 2 R, fo 1. — Font. IV, 763.) HENRY, etc. Comme puis le temps qu'il a pleu à Dieu de nous appeller à ceste couronne, nostre principal désir et but où toutes nos actions ont tendu, ait esté d'establir en cestuy nostre royaume un bon et asseuré repos, afin que cessans les désordres, violences et malheurs de la guerre, Dieu y soit servy selon ses saincts

(1) La quatrième partie de ce serment, celle d'exterminer les hérétiques, fut introduite par le concile de Latran, en 1219, sous le pape innocent III. Ce serment, qui fut d'abord prêté par saint Louis, l'a été depuis par tous ses successeurs jusqu'à Louis XVI, qui n'en a pas moins toléré la liberté des cultes et adouci les rigueurs de l'édit de 1685 contre les protestans.- V. la cérémonie du sacre de Charles X, et nos observations, supplément à 1825. (Recueil des lois et ordonnances du royaume, p. 210.) — L'exemple de Henri IV, le plus loyal et le plus populaire des rois de France, prêtant le serment d'exterminer les hérétiques, c'est-à-dire ses plus fidèles et meilleurs sujets, démontre combien la probité a peu de poids dans les affaires d'état.

(2) On trouve à la même époque un grand nombre d'édits semblables qui contiennent à peu près les mêmes dispositions.

A

commandemens, et l'authorité des loix et de nostre justice remise, soubs la protection de laquelle les trois ordres de nostredit royaume peussent jouyr heureusement et en paix de ce qui justement leur appartient. Pour à quoy parvenir, aurions, comme un chacun sçait, employé tous nos moyens, nostre sang et nostre propre vie, postposant la mort au blasme et à l'infamie qui justement tomberoit sur nous si nous souffrions l'injuste usurpation et dissipation qu'aucuns présument faire de ceste couronne de France. Et pour n'obmettre chose qui soit au pouvoir d'un bon prince afin de remettre parmy nos subjets l'union, la paix et la tranquilité si nécessaire et si désirée par tous les bons François, avons avec beaucoup de patience supporté et donné au public les offenses et téméraires entreprises de plusieurs : lesquels, sans ce respect, méritoient d'estre chastiez et réprimez par très-griefves, très-rigoureuses et exemplaires punitions : nous avons pour ceste considération, après les victoires, pardonné et donné la vie à ceux qui ont attenté contre la nostre.

Et pour la grande compassion que nous avons euë de la capitale ville de nostre royaume, pour en éviter le sac et espargner le sang de plusieurs bons citoyens qui ne participoient aux malheureux desseins de ceux qui y fomentoient la rebellion, avons mieux aymé demeurer frustrez de l'obéissance qui nous y est deuë que de voir les hommes innocens qui y habitent, les femmes et les petits enfans, et tant de beaux édifices exposez à la violence, à la rage et à la fureur du feu et des cousteaux.

Avons en outre, pour les causes et considérations susdites accordé et octroyé au mois de juillet dernier une trève générale pour trois mois, pendant lesquels les députez du party de ceux qui nous désobéissent, nous feirent entendre et asseurèrent qu'ils envoyeroient promptement pardevers nostre sainct père le pape, pour avoir son bon advis sur la résolution qu'ils auroient à prendre en la conclusion d'une bonne et perdurable paix et réconciJiation avec nous qui sommes leur roi et prince naturel. En quoy aussi nous furent faites de leur part de très-expresses promesses qu'ils s'y employeroient avec toute loyauté et affection pour remettre le repos en ce royaume : ce qui nous rendit plus faciles à accorder ladicte trève, bien que nous cogneussions assez les désavantages qui d'ailleurs nous en advenoient: et qu'au faict des armes eussions beaucoup davantage sur eux : mesme durant le pour-parlé de la paix, pris par force la ville et chasteau de Dreux à la veuë des principaux chefs de leur party, assistez de leurs pro

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