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DEUXIÈME AVIS.

Dans la livraison 12 bis il parut un avis, dans lequel on a fait voir l'impossibilité de publier méthodiquement les tableaux et statues du MUSÉE DE PEINture et de SCULPTURE: on doit sentir en effet que, si on eût commencé par donner tous les tableaux des anciennes écoles des xve et XVIe siècles, cela aurait pu paraître fastidieux à quelques personnes, tandis qu'elles trouvent plus de charme à les voir entremêlées de compositions modernes, dont les gravures, souvent, sont d'un prix assez élevé pour ne pouvoir être acquises par toutes les classes d'amateurs. Il serait également peu agréable de recevoir dix livraisons de suite, entièrement consacrées aux tableaux de Rubens ou de Paul Véronèse; peut-être même Raphaël, le sublime Raphaël, ne trouverait-il plus le même accueil s'il était multiplié à tel point; tandis qu'en variant sans cesse, en mettant auprès l'un de l'autre un tableau du Poussin et un de Mignard, un de l'Albane et un d'Ostade, un de Carrache et un de David, il est presque impossible que les souscripteurs n'y trouvent quelques objets qui rentrent dans leur goût particulier : cette variété même leur offrira les moyens de comparer les différences qui existent entre ces maîtres par leur manière de composer et de dessiner. Toutes sont également bonnes, toutes peuvent servir de modèles, toutes peuvent inspirer les jeunes artistes; mais aucune ne doit être servilement copiée, parce que, comme il est malheureusement dans notre essence de rester toujours

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au-dessous de notre modèle, celui qui voudrait imiter le style d'un maître tomberait dans le maniéré. Qu'il nous soit permis de rapporter à ce sujet un des principes émis par le maître de l'école, dont le nom dans les arts est encore une autorité sans doute, malgré l'éloignement que quelques personnes témoignent hautement pour sa peinture, qu'elles cherchent à tourner en ridicule, tout en lui conservant le nom de classique. David, voyant un de ses élèves qui cherchait à le copier en tout point, lui dit : Regarde moi, mais ne me copie pas; si j'avais copié, je serais plus mauvais que Vanloo ou Doyen : j'ai voulu ne ressembler à personne, et je suis moi. » Un peintre doit donc avoir un caractère d'originalité qui lui soit particulier, mais il ne doit pas pour cela se laisser aller à une exagération bizarre, qu'on a voulu quelquefois faire excuser en la décorant du singulier nom de romantique.

Plusieurs personnes ont paru craindre que la petitesse du format n'empêchât de publier les grands tableaux : · nous leur avons répondu victorieusement sans doute en donnant les Sabines de David et les Révoltés du Caire de Girodet. Si c'est un tour de force de placer un si grand nombre de figures dans un aussi petit espace, le graveur a réussi de manière à ne pas laisser de regret sur la petitesse du cadre dont il ne lui était pas permis de sortir; car nous n'avons pas cru devoir adopter la méthode malheureusement trop suivie d'avoir des planches d'une grande dimension qu'il faut plier en deux, en trois et quelquefois en quatre, parce que la plupart du temps ces pièces sont bientôt tellement fatiguées, dans les plis, qu'elles se déchirent et rendent ainsi les exemplaires défectueux. Ce n'est donc pas dans l'intérêt de l'éditeur, mais bien dans

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celui des souscripteurs seulement, que les grands tableaux ont été donnés sans changer la dimension de la planche; d'ailleurs, en quoi pourrait-on trouver difficile ou inconvenant de graver dans un espace de quatre pouces les batailles d'Alexandre de Le Brun ou tels autres grands tableaux, parce qu'ils contiennent cent cinquante figures de six pieds de proportion, tandis qu'on verrait sans étonnement une Kermesse de Teniers, une Foire par Breughel, ou une Marche d'armée par Callot, dont les figures nombreuses n'ont, dans les tableaux originaux, que dix-huit ou vingt lignes de hauteur, et sont renfermées dans un espace de quelques pouces seulement.

Les souscripteurs ont déjà vu plusieurs morceaux de la collection de M. le maréchal duc de Dalmatie, sans doute ils les auront remarqués avec d'autant plus d'intérêt que les productions de l'école espagnole sont peu connues, et les tableaux que nous donnons n'avaient jamais été gravés. On en verra aussi incessamment plusieurs qui décorent les salles du Conseil d'État au Louvre, ainsi que des tableaux de chevalet qui, renfermés dans des collections particulières, présentent cependant autant d'intérêt que les grandes compositions des galeries publiques.

Comme nous l'avons déja annoncé, quelques souscripteurs sans doute voudront adopter une classification méthodique; afin de leur donner quelques facilités, lorsque l'ouvrage sera terminé, nous leur présenterons plusieurs tables, qui pourront leur servir de guide dans la méthode à laquelle ils donneront la préférence.

L'accueil dont les nombreux souscripteurs ont bien voulu honorer la publication du MUSÉE, est devenu pour nous une obligation de le continuer avec le même soin;

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nous espérons que le public nous trouvera toujours le même zèle à le satisfaire. L'éditeur même n'a pas regardé à une augmentation de dépense pour faire mieux : à partir de la 26 livraison, les gravures seront sur acier, ce qui permet plus de finesse et donne un plus grand nombre de bonnes épreuves.

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