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1778. pas capable de raffembler les fiennes en moins → de dix jours, parce que la marine Anglaise com→ mandoit la rivière jufqu'à l'entrée des montagnes. En quittant fa pofition avantageuse pour venir au fecours des Jerfeys, le Général Amé. ricain s'expofoit à une bataille dont les conféquences pouvoient être funeftes. Par cette manœuvre, les provinces de la Nouvelle-York & des Jerseys étoient ouvertes à l'armée Anglaise, elle obtenoit facilement des provifions & du fourage, & les fujets attachés à la caufe du Roi pouvoient fans peine fe rendre au camp. Les chevaux légers du Colonel Baylor furent toutà-fait détruits dans cette expédition. Mylord Cornwallis ayant appris que ce régiment avoit été détaché avec quelques foldats de milice pour interrompre les fourageurs, & qu'ils étoient dans les villages du vieux & du nouveau Taapan, conçut le deffein de les furprendre. Il fit donc avancer, la nuit du 27 Septembre, l'infanterie légère aux ordres du Général-Major Grey vers la gauche, tandis que M. Knyphausen détacha de Colonel Campbell de l'autre côté, qui devoit traverfer la rivière du nord & les environner de telle manière, qu'ils fe feroient trouvés entre deux feux. Quelques déferteurs de la divifion de Campbell empêchèrent que, ce projet fût pleinement exécuté. Ils éveillèrent les miliciens

au vieux Taapan, & leur donnèrent le temps 1778. de s'échapper avant l'arrivée des Anglais; mais le Général - Major Grey conduifit fes troupes avec tant de filence, qu'elles enlevèrent une patrouille de douze hommes & entourèrent le nouveau Taapan fans être découvertes. Les cheveaux légers furent furpris dans les granges où ils étoient couchés & généralement maffacrés. Les Américains accusèrent à cette occafion les Anglais de la dernière cruauté, & dirent qu'ils avoient tué, de fang froid, des gens fans armes & qui demandoient quartier.

Pendant ce temps-là le Capitaine Ferguson étoit parti pour Egg-Harbour avec trois cens hommes de troupes réglées fous l'efcorte dur Zebre & de deux frégates, outre quelques petits vaiffeaux. Les Américains étant informés des deffeins de l'ennemi, avoient envoyé leurs Corfaires en mer & fait remonter la rivière Mullicus aux gros bâtimens, qui étoient la plupart des prifes faites fur les Anglais, jufqu'à Chef nut Neck, à environ vingt milles de fon embouchure les petits bateaux remontèrent beaucoup plus haut.

Le Capitaine Fergufon arriva à la place de fa destination vers le commencement d'Octobre. Il fit auffi-tôt avancer fes troupes dans les galères fous la protection des petits vaiffeaux armés,

A &

1778. &, malgré les difficultés qu'il rencontra dans fon paffage à caufe du nombre de bancs qu'il y a dans la rivière, il vint à bout de fon dessein. Les Américains avoient élevé une batterie près de la rivière, & une autre fur une éminence pour la foutenir avec un parapet; mais l'apparence n'épouventa pas Ferguson, & lorfqu'il s'approcha plus près, il s'apperçut qu'il n'y avoit point d'artillerie. Les Anglais débarquèrent sous les canons des galères & des chaloupes; & la milice Américaine, qui n'avoit que de la moufqueterie, fut bientôt repouffée. Ils brûlèrent dix pavires, les établissemens, les magasins & les ouvrages de toute efpèce. En s'en retournant ils firent auffi plufieurs excurfions dans la campagne où ils détruifirent quelques falines & les habitations de plufieurs perfonnes qui s'étoient rendu célèbres par leur attachement à la cause du Congrès. Ce genre de fervice étoit plus propre à fatisfaire la vengeance d'un parti & à exciter le reffentiment de l'autre, qu'à produire aucun bon effet pour la conclufion de la guerre.

Lorfque les troupes eurent rejoint l'efcadre, les vents contraires ne leur permirent point de partir. Cette circonftance donna lieu à une nouvelle entreprise plus dangereufe que celles dont nous venons de parler. Un Capitaine de la lé gion de Pulaski, noble Polonais, qui étoit au

fervice des Américains, déferta avec quelques 1778. foldats, & donna avis aux Anglais du peu de discipline qu'il y avoit dans ce corps. It leur indiqua l'endroit où étoient cantonnées trois compagnies de cavalerie & trois d'infanterie appartenant à cette légion, & les affura qu'elles n'étoient nullement fur leur garde. Comme la diftance n'étoit pas confidérable, qu'on pouvoit d'ailleurs conduire les troupes par eau là plus grande partie du chemin, & que, fuivant la relation des déferteurs, il étoit facile de s'emparer d'un pont, fur la route, qui pouvoit fervir à couvrir la retraite en cas de befoin, les Officiers fe laissèrent tenter & partirent pour battre les quartiers de Pulaski. Ils prirent deux cens cinquante hommes qui, après avoir été à la rame pendant l'efpace de dix milles, débarquèrent long-temps avant le jour à un mille du pont dont les déferteurs avoient fait mention. Après y avoir laiffé une garde, le refte du détachement s'avança plus avant, & furprit tellement l'infanterie légère de Pulaski dans les maifons où elle étoit couchée, qu'il la tailla en pièces fans qu'elle eut le temps de faire la moindre réfiftance. Plufieurs Officiers, & entre autres le Baron de Bofe, Lieutenant-Colonel, un Capiraine & un Aide-Major périrent dans ce maffacre. Le Capitaine Ferguson dit lui-même,

1778. dans la relation qu'il envoya au Général Clinton, que l'attaque ayant été faite de nuit, il ne fut guère poffible de donner quartier, & qu'il ne fit que cinq prifonniers. La cavalerie & le refte de l'infanterie de Pulaski poursuivirent les Anglais, & tâchèrent de les harraffer dans leur marche; mais à la faveur du pont, ils fe retirèrent fans perte.

Cette expédition & celle du Général-Major Grey excitèrent les plaintes des Américains. Ils dirent qu'il étoit contraire à tous les ufages établis parmi les Nations civilifées de maffacrer des hommes nuds qui, se fiant sur ces mêmes usages, ne vouloient faire aucune résistance & demandoient quartier. Le Congrès prit les dépofitions de plufieurs foldats qui avoient échappé à ce carnage, & les publia dans les Gazettes. Quelques-uns d'eux avoient reçu depuis neuf jusqu'à onze coups de bayonnettes.

Quoique plufieurs tribus d'Indiens euffent envoyé féliciter le Général Gates du fuccès qu'il avoit eu à Saratoga, & paruffent fort fatisfaites de cet évènement, cependant les préfens qu'elles recevoient continuellement d'Angleterre, l'activité des agens de cette Nation, & les perfuafions des Tories qui s'étoient retirés parmi eux, joint à leur paffion naturelle pour le pillage, engagèrent ces Sauvages à contredire par leurs

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