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On propofa enfuite de donner au Préteur le droit de faire battre de verges les Hiftrions. Haterius Agrippa, Tribun du peuple, s'y oppofa, & fut vivement attaqué par Afinius Gallus. L'Émpereur gardoit le filence, pour laiffer au Sénat ce phantôme de liberté.

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Politique de Tibere.

A politique de Tibere étoit de continuer les Gouvernemens, & de laiffer en place jufqu'à la mort la plupart des Généraux & des Magiftrats. On lui attribue différens motifs; l'ennui d'un embarras nouveau qui lui faifoit perpétuer fes premiers choix; l'envie, pour écarter des honneurs plus de citoyens; enfin une irréfolution égale à sa fineffe. Car avec de l'éloignement pour le mérite fupérieur, il avoit de la haine pour le vice; il craignoit pour lui les hommes vertueux, & les fcélérats pour le cri pu-blic. Cette incertitude d'efprit alla enfin fi loin, qu'il donna des Gouvernemens à des hommes qu'il n'auroit pas dû laiffer fortir de la Capitale.

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ANN. II. 12. 22. 26.

CESAR propinquo fummæ rei difcri

mine explorandos militum animos ratus, quonam id modo incorruptum foret fecum agitabat. Tribunos & Centuriones lata fæpiùs quàm comperta nuntiare: libertorum fervilia ingenia; amicis inese adulationem fi concio vocetur, illic quoque, quæ pauci incipiant, reliquos adftrepere. Penitùs nofcendas mentes, cum fecreti & incuftoditi, inter militares cibos, fpem aut metum proferrent.

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Notte cæptâ egreffus augurali, per oce culta & vigilibus ignara, comite uno contectus humeros ferind pelle, adit caftrorum vias, adfiftit tabernaculis, fruiturque fama fui; cùm hic nobilitatcm ducis, decorem alius, plurimi patientiam, comita tem, per feria, per jocos eundem animum,

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Détails fur Germanicus.

Ermanicus, à la veille d'une affaire décifive, crut devoir fonder les difpofitions de fes troupes; mais il penfoit à s'en affurer par des moyens non fufpects; que les Centurions & les Tribuns annonçoient plus fouvent l'agréable que le vrai; que les affranchis avoient l'ame fervile; que les amis n'étoient pas exempts de flatterie; que s'il affembloit les foldats, quelques-uns parleroient, & que la multitude répéteroit; qu'on ne pouvoit connoître ce qu'ils penfoi ent qu'en affiftant à leurs repas militaires, où en fecret & en liberté ils laifoient voir leur efpérance & leur

crainte.

Il fort par la porte augurale, à l'entrée de la nuit accompagné d'une feule perfonne, & couvert d'une peau d'animal, prend des chemins fecrets & inconnus aux fentinelles, arrive dans le camp, traverfe les tentes, & jouit de fa réputation. Il entend les uns louer fa naiffance, les autres fa bonne mine, la plupart fa patience, fa douceur

fon

laudibus ferrent; reddendamque gratiam in acie faterentur; fimul perfidos & ruptores pacis, ultioni & gloriæ mactandos....

Laudatis pro concione victoribus, Cæfar congeriem armorum ftruxit; fuperbo cum titulo: DEBELLATIS INTER RHENUM ALBIMQUE NATIONIBUS, EXERCITUM TIBERII CÆSARIS EA MONIMENTA MARTI ET Jovi ET AUGUSTO SACRAVISSE. De fe nihil addidit; metu invidiæ, an ratus confcientiam facti fatis effe....

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Nec dubium habebatur labare hoftes. petendæque pacis confilia fumere, & fi proxima aftas adjiceretur, poffe bellum patrari: fed crebris epiftolis Tiberius monebat, rediret ad decrctum triumphum. Satis jam eventuum, fatis cafuum: profpera illi magna prælia: eorum quoque memineffet, quæ venti & fluctus nullā ducis

(n) On peut voir dans Tacite le détail du combas & de la victoire de Germanicus,

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fon égalité d'ame dans les momens agréables ou férieux; tous s'encourageoient à le remercier dans le combat, en immolant à fa vengeance & à fa gloire les perfides qui avoient rompu la paix.

Ils tinrent parole; (n) & Germanicus, après avoir harangué & loué les vainqueurs, éleva un trophée d'armes avec cette magnifique infcription: L'ARMEE DE TIBERE CESAR, VICTORIEUSE DES NATIONS ENTRE L'ELBE ET LE RHIN. A CONSACRE CE MONUMENT à MARS, à JUPITER ET à AUGUSTE. Il ne dit rien de lui, foit qu'il craignît l'envie, foit qu'il fe contentât de la fatisfaction d'avoir bien fait.

On ne doutoit point que l'ennemi, réduit à l'extrémité, ne fongeât à demander la paix, & que la guerre ne fût terminée dans la prochaine campagne; mais Tibere écrivoit fans ceffe à fon fils, qu'il revînt jouir du triomphe; qu'il avoit affez couru de hazards, affez romporté de victoires; qu'il fe fouvînt des défaftres que les vents & les flots feuls avoient caufés, fans aucune faute du Général; que lui-même, envoyé neuf fois par Augufte en Ger

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