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des Loix; perfonne ne s'y oppofoit; les plus déterminés avoient péri dans les combats, ou par les profcriptions; le refte des Nobles trouvoit dans les richeffes & dans les honneurs la récompenfe de l'efclavage; ils préféroient la fortune fûre que le nouveau Gouvernement leur offroit, au danger de combattre pour la liberté ancienne. Ce changement même ne déplaifoit pas aux provinces, à qui la diffenfion des Grands avoit rendu onéreux l'empire du Sénat & du Peuple, & qui voyoient les Loix fans force, anéanties par la violence, par la brigue, & par l'argent. Au dedans tout étoit tranquille; les charges confervoient leurs noms; la jeuneffe étoit née depuis la victoire d'Actium, & la plupart des vieillards au milieu des guerres civiles; combien peu en reftoit-il qui euffent vu la République?

Rome étant donc renverfée, l'ancien ne vertu détruite, l'égalité anéantie tous attendoient les ordres du Prince; fans crainte pour leur état préfent, tant qu'Augufte dans la force de l'âge, fut maintenir fon autorité, fa maison, & la paix. Mais quand la vieilleffe & B. 7.

les

gro & corpore fatigabatur, aderatque finis & fpes nova: pauci bona libertatis incaf Jum differere; plures bellum pavefcere; alii cupere; pars multo maxima imminentes Dominos variis rumoribus differebant: trucem Agrippam, & ignominia accenfum, non ætate neque rerum experientiâ tantæ moli parem; Tiberium Neronem maturum annis, fpectatum bello; fed vetere atque infitá Claudia familiæ fuperbiâ; multaque indicia fævitia, quamquam premantur, erumpere. Hunc & primâ ab infantia eductum in domo regnatrice: congeftos juveni Confulatus, triumphos ne iis quidem annis, quibus Rhodi fpecie feceffûs exulem egerit, aliud quàm iram, & fimulationem, & fecretas libidines meditatum: accedere matrem muliebri impotentia: ferviendum feminæ, ducbufque infuper adolefcentibus, qui Rempublicam interim premant, quandoque diftrabant.

ce.

ANN.

(c) Petit-fils d'Augufte par Julie fille de ce Prin

(d) Tibere étoit fils de Claudius Nero, & de Livie, qui fut depuis femme d'Augufte, & qui enga gea ce Prince à adopter Tibere."

les maladies l'eurent affoibli, & que fa fin prochaine fit efpérer un changement, quelques-uns regrettoient en vain la liberté, plufieurs craignoient la guerre, d'autres la defiroient; la plupart portoient des jugemens fur les maîtres dont ils étoient menacés; ils difoient qu'Agrippa, (c) d'un naturel féroce, & d'ailleurs irrité par la difgrace, n'avoit ni l'âge, ni l'expérience néceffaire pour foutenir un fi grand poids; que Tibere (d) étoit d'un âge mûr, & renommé dans la guerre, mais plein de l'orgueil invétéré des Claudius, & d'une cruauté qui perçoit à travers fes efforts pour la cacher; qu'élevé dès fa première enfance dans la maison régnante, on lui avoit prodigué dès fa jeuneffe les Confulats &les Triomphes; que dans le tems même de fon exil à Rhodes, qu'il appelloit une retraite, il n'avoit pensé qu'à la vengeance, à la diffimulation, & à des débauches fecrettes; qu'à la tyrannie du fils, la mere joindroit celle de fon fexe; qu'on alloit être l'efclave d'une femme & de deux jeunes gens, qui opprimeroient d'abord l'Etat pour le déchirer enfuite.

Fuge

ANN. I. 9.

ULTUS hinc ipfo de Augufto fermo,

M plerifque vana mirantibus: quod idem

dies accepti quondam Imperii princeps, & vitæ fupremus: quòd Nola in domo & cubiculo, in quo pater ejus Octavius vitam finiviffet; numerus etiam Confulatuum celebrabatur , quo Valerium Corvinum & C. Marium fimul aquaverat continuata per Jeptem & triginta annos Tribunicia poteftas, nomen Imperatoris femel atque vicies partum: aliaque bonorum multiplicata, aut nova. At apud prudentes vita ejus varie extollebatur, arguebaturve. Hi pietate ergà parentem, & neceffitudine Reipublicæ, · in quâ nullus tunc Legibus locus, ad arma civilia actum, quæ neque parari poffent, neque haberi per bonas artes; multa Antonio, dùm interfectores patris ulcifceretur,

multa

(e) Nom que les Soldats Romains donnoient à leurs Généraux après une victoire fignalée.

(f) C'est-à-dire pour Céfar, qui l'avoit adopté.

Jugemens fur Augufte, & commencemens de Tibere.

A UGUSTE après fa mort fut diffé

remment jugé. La plupart s'occupoient de remarques frivoles; qu'il étoit mort à pareil jour de fon élevation à l'Empire; qu'il avoit fini fa vie à Nole, dans la même maifon & la même chambre que fon pere Octave; qu'il avoit eu lui feul autant de Confulats que Valerius Corvinus, & C. Marius enfemble; qu'il avoit exercé trentefept ans de fuite la puiffance Tribunicienne; que le nom d'Imperator (c) lui avoit été donné vingt & une fois; & ainfi des autres honneurs, multipliés ou nouveaux, dont il avoit joui. Mais les citoyens fenfés fe partageoient pour louer ou pour blamer fa vie. Les uns difoient que la tendreffe pour fon pere, (f) & les befoins de l'Etat, où les Loix n'avoient plus de pouvoir, l'avoient forcé à la guerre civile, qui ne pouvoit ni se préparer ni fe foutenir par des moyens honnêtes; qu'il n'avoit tant accordé à Marc-Antoine & à

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