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Portrait de Galba, fucceffeur de Néron.

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INSI finit Galba à l'âge de foixante & treize ans, ayant joui de fa fortune fous cinq Empereurs, & plus heureux fous le regne d'autrui que pen. dant le fien. Sa nobleffe étoit ancienne, fes biens immenfes, fon efprit médiocre; plutôt fans vices que vertueux, il n'eut ni mépris ni avidité pour la gloire; avare des deniers publics, il ménageoit fon bien fans defirer celui d'autrui; il fupportoit fans peine la vertu de fes amis & de fes affranchis quand ils en avoient, & ignoroit auffi leurs vices avec une indifférence coupable. Mais fa naiffance & le malheur des tems firent donner à cette indolence le nom de philofophie. Dans la vigueur de l'âge it fe diftingua à la guerre de Germanie; Proconful modéré en Afrique, il gouverna dans fa vieilleffe l'Efpagne citérieure avec la même juftice; au-deffus d'un particulier jufqu'à ce qu'il eût ceffé de l'être, & digne de l'Empire au jugement de tout le monde tant qu'il ne régna pas.

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HIST. II. 45.

PPERIEBATUR Otho nuntium pugnæ, nequaquàm trepidus, & confilii certus: mafta primùm fama; dein profugi è prælio perditas res patefaciunt. Non expectavit militum ardor vocem Imperatoris: bonum habere animum jubebant: fupereffe adhuc novas vires, & ipfos extrema paffuros, aufurofque: neque erat adulatie. Ire in aciem, excitare partium fortunam furore quodam & inftinctu flagrabant, qui procul aftiterant, tendere manus, & proximi prehenfare genua; promptiffimo Plotio Firmo. Is Prætorii Præfectus, identidem orabat, ne fidiffimum exercitum, ne optimè meritos milites defereret: majore animo tolerari adverfa quàm relinqui fortes & firenuos etiam contrà fortunam infiftere Spei: timidos & ignavos ad defperationem for

() Vitellius, qui difputoit l'Empire à Othon, fucceffeur de Galba, venoit de livrer bataille aux Génétaux d'Othon, & les avoit défaits.

Mort d'Othon.

THON (0), décidé fur le parti qu'il avoit à prendre, attendoit la nouvelle du combat fans la craindre. Les premiers bruits le préparerent à fon malheur, & bientôt quelques fuyards le lui apprirent. L'ardeur des foldats prévint les difcours du Chef: ils l'exhorterent à ne point perdre courage, se trouvant encore affez de force pour tout ofer & tout fouffrir. Cette ardeur n'étoit point feinte; animés par une espece d'inftinêt à défier de nouveau la fortune, ils brûloient avec fureur de retourner au combat. Les plus proches d'Othon embraffoient fes genoux, les plus éloignés lui tendoient les mains. Plotius Firmus, Capitaine des Gardes, fe diftingua.,, Il fupplia ,, l'Empereur de ne pas abandonner une armée fidelle, & qui l'avoit bien fervi: qu'il y avoit plus de courage à fupporter l'adverfité qu'à lui céder; ,, que la crainte & le défespoir étoient l'afyle des lâches dans le malheur, & ,, l'efpérance la reffource des grandes Q 5 ames".

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formidine properare. Quas inter voces, ut flexerat vultum, aut induraverat Otho clamor & gemitus. Nec Prætoriani tantùm, proprius Othonis miles, fed præmiffi è Mafia, candem obftinationem advent antis exercitus, legiones Aquileiam ingresas, nuntiabant: ut nemo dubitet potuiffe renovari bellum atrox, lugubre, incertum victis, & victoribus.

Ipfe averfus à confiliis belli: Hunc, inquit, animum, hanc virtutem veftram ultrà periculis objicere, nimis grande vitae meæ prætium puto. Quantò plus fpei oftenditis, fi vivere placeret, tantò pulchrior mors erit. Experti invicem fumus, ego as fortuna: nec tempus computaveritis: diffi ciliùs eft temperare felicitati, qud te non. putes du ufurum. Civile bellum à Vitellio cœpit, & ut de principatu certaremus armis, initium illic fuit: ne plufquàm femel certemus, penes me exemplum erit: hinc Othonem pofteritas æftimet. Fruetur Vitel

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ames". Pendant ce difcours, Othon attendriffant & raffermiffant tour-àtour fon vifage, excitoit des cris de joie ou des gémiffemens. Non feulement les Prétoriens, fes propres foldats, mais d'autres venus depuis peu de Mélie, l'affuroient qu'une armée qui les fuivoit, le défendroit jufqu'à la mort, & que fes légions étoient déjà. dans Aquilée. Chacun s'attendoit à voir renouveller une guerre longue, cruelle, funefte aux vaincus & aux vain-. queurs; mais Othon, avoit réfolu de la terminer.

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,, Expofer plus long-tems, leur dit-il, votre courage & votre vertu, ce feroit mettre un trop grand prix à ma ,, vie. Plus vous me montrez d'efpé,, rance, fi je veux vivre, plus ma mort fera belle. Nous nous fommes effayés la fortune & moi: ne croyez pas que cette épreuve ait trop peu duré; j'ai cet avantage de plus, d'avoir ufé modérément d'un bonheur que je m'attendois à perdre. C'eft Vitellius ,, qui a commencé la guerre civile; c'eft la premiere fois que nous combattons ,, pour l'Empire, ce fera la derniere; donnons à l'Univers cet exemple; Q 6 » que

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