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MERCURE

HISTORIQUE

ET

POLITIQUE.

IL

ALLEMAGNE.

De Berlin, le 18 Novembre 1790.

L. est peu d'états où le principe de limnutabilité ait été plus long-tems, & plus religieufement confervé que dans la Monarchie Pruffienne. Le feu roi avoit tellement uni les moindres parties de chaque administration, qu'un changement dans quelques détails devient important. Le nouveau règne a amené peu d'idées nouvelles : on a craint de toucher à l'édifice délicat, con'truit fur la bafe de l'expérience par Frédé ric II; mais le tems a pû faire découvrir des abus dans certaines inftitutions & a dicté quelques réformes. Par exemple, pour mert e plus d'harmonie dans l'adminiftra N'. 49. 4 Décembre 1799.

A

tion militaire, le gouvernement vient d'adopter la réfolution fuivante, communiquée le 13 au public.

» Le roi ayant refolu d'étendre la fphère d'activité de fon grand confeil de guerre, ainfi que fes liaifons & fa connexité immédiates avec fon directoire-général, vient de l'incorporer à perpétuité avec le département militaire de ce dernier, en lui confervant fa forme ordinaire, & en ordonnant, qu'il formera dorénavant le huitième département de fon directoire général, lequel fera préfidé en fecond par fon, miniftre-d'état M. le comte von der Schulenburg-Kehnert, qui néanmoins confervera fa féance & voix délibérative, ainui que fon département dans le grand-directoire. En même temps, S. M. ayant voulu avoir égard au droit inhérent à l'état militaire de la monarchie pruffienne, en conformité duquel il ne peut recevoir des ordres de l'état civila élové fedit miniftre d'état & préfident de guerre, comte von der Schulenburg-Kehnert, au grade de lieutenant-général de cavalerie, en confidération des fervices militaires, qu'il a rendus à l'état pendant tout le temps de la guerre de 7 ans. De plus, comme les affaires de ce huitième département feront étroitement liées à celles des 4 premiers départemens du grand confeil de guerre, le roi a trouvé bon de nommer membres dudit huitième département, e lieutenant-colonel, & affeffeur du deuxième département, M. le baron de Schrotter, & le major & affeffeur du premier département M. de Guionneau, en leur accordant le rang & le titre de confeillers - privés actucis d'état, de guerre & des domaines, avec féance & voix délibérative dans le grand-directoire. Sa

majefté a nommé en outre membres du même huitième département les deux confeillers-privés des finances MM. de Seegner & Burghoff, en leur confervant leur pofte refpectif dans le directoire-général. Conformément à cette difpofition, ladite incorporation fe fit hier folemnellément à 10 heures du matin dans la maifon des princes, en préfence de S. A. R. Mgr. le princehéréditaire de Pruffle, après que les deux préfidens du grand confeil de guerre eurent reçu leurs inftructions des mains de S. M. elle-même. Ce fu S. Exc. M. le lieutenant- général de Rohdich, qui fut chargé de l'acte folemnel de l'installation des membres, qui compoferont à l'avenir ledit confeil, & qui les prit à ferment, après la lectare qui leur fut faite de l'inftruction donnée par S. M. pour la nouvelle conftitution «.

L'état des négociations avec la Ruffie étant fubordonné au fort définitif de la campagne actuelle fur les bords du Danube à celui des différends de l'Angleterre avec Efpagne, & au plus ou moins de fermeté des cabinets intéreffés, il eft encore difficile d'en fixer le réfultat. Il eft certain cependant, que la cour de Pétersbourg qui a daigné abaiffer fa hauteur devant le roi de Suède, perd chaque jour de fon exigeance envers les Ottomans. A trois reprises, elle a offert des conditions de paix dont la dûreté a fléchi de mois en mois. On annonce maintenant que l'ambaffadeur de. Ruffie à Vienne a reçu du prince Potemkin, par les mains du major Powalifchin, un dernier ultimatum pour la conclufion de la

i

paix. Ces propofitions, ajoute-t on, feront communiquées aux plénipotentiaires turcs au congrès de Siztove; elles consistent dans les quatre points fuivans.

1o. Il ne fera point queftion de la médiation. provifoire, ni de la garantie des puiflances maritimes d'Angleterre & de Hollande 2o. La Ruffic confervera la Crimée, ainfi qu'Akierman & Oczakof. 3o. La Ruffie renoncera à la prétention de la déclaration d'indépendance des provinces de Moldavie & de Wallachie, à condition que Chorzim fera démoli; enfin 4o. la fortereffe de Bender reftera dans fon état actuel, & fes fortifications ne pourront jamais être rétablies par les Turcs.

Sans doute, fi les Ottomans peuvent obtenir une paix favorable, l'objet principal des Gours médiatrices fera rempli. Leurs autres vues peuvent être confomniées par des traités avec la Porte, qui auroient un effet équivalent à la garantie que rejette la Ruffie.

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Les troupes dans les deux Pruffes se rendent aux quartiers d'hiver. Le corps Poméranien reflera aufli dans la Pruffe orienta'e à l'exception des dragons de Lottum, de Gilfa & de Norman qui retournent à leurs gatnifons ordinaires,""& reftent fur le pied de campagne.--Les troupes aux environs de Dantzik font fous les ordres du général de Brunig, dont le quartier général eft à Stolpe. 80 pièces de canons & de mortiers, qui ont été tranfportés de la

Silefie à Lawenbourg dans la Fommérelio, feront placés dans les nouvelles redoutes à New Farvasher.

Les troupes Ruffes de la Finlande défilent dans la Livonie, où l'armée fera y pothétiquement de 30,000 hommes & commandée par le baron d'Igelstroem; une autre armée Ruffe hypothétique de 40,000hommes fous les ordres du général prince d'Olgorcuki fe trouvera fur les frontières de Pologne; un troisième corps d'armée Ye raffemble dans le gouvernement de Kiovie; il fera de 25.000 hommes & fous les ordres du général Kretschnikow.

Nous avons fuffifamment rejeté l'invention d'une prétendue alliance du Nord, fabriquée par les gazetiers. Nos lettres de Varfovie en date dus, fourniffent une nouvelle preuve de la chimère de cete confédération. Le miniftre du roi & de la république à la cour de Stockholm, a. éctit à Varfovie que le roi de Suède lei avoit déclaré que, nonobftant le traité de paix conclu avec la Rudie, il confervoit toujours les mêmes fentimens envers la Porte Ottomane, la Pruffe & la république de Pologne, & qu'il fouhaitoit de conclure avec la république un traité d'alliance & de commerce qui, avec les traités qui fubfiftent entre la Suède & la Porte & cette dernière Fuiffance & la Pruffe, ait pour objet de renouveller l'équilibre dans

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