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Le 27 du mois dernier, les communes fe rendirent à St. James, & préfenterent leur adreffe au roi. La chambre, à fon retour, propofa d'accorder un fubfide à S. M.

Le 29, les communes approuverent la réfolution d'accorder un fubfide, & remirent au 1er. Décembre les délibérations fur cette affaire. M. Luttrell propofa de faire remettre à la chambre des états détaillés des équipemens de la marine depuis le 1er. Mars 1779; ce qui fut rejetté. Il fut ordonné de porter un bill pour renouveller un acte de la derniere féance, ayant pour but d'autorifer le roi à faire enlever les perfonnes foupçonnées de trabifon en Amérique, ou de pirateries fur les mers. On fit rapport de la réponle du roi à l'adrefle de cette chambre :

MESSIEURS,

Je reçois avec la fatisfaction la plus entiere & la plus cordiale cette adresse loyale & affectueuse, & je vous en fais mes remercimens particuliers. L'ardeur & la fermeté que vous manifeftez, & le zele que vous témoignez fi à propos dans cette fituation epineufe des affaires publiques, & les affurances de votre attention aux objets importans que j'ai recommandés à votre délibération, ne peuvent manquer de produire les meilleurs effets au-dedans & au- -dehors.

La réponse du roi à l'adreffe de la chambre haute ne differe en rien d'effentiel de celle que l'on vient de voir.

Le 30, les communes lurent pour la premiere fois un bill pour transférer les élections parlementaires aux lieux où il ne féjourne point de troupes, ainfi qu'un bill pour autorifer le roi à enlever & détenir les perfonnes foupçonnées de trahifon en Amérique, ou de pirateries fur les

mers.

Le Ier. de ce mois, comme il étoit question Janvier. e. quinz. 1780.

C

:

à la chambre des pairs, de l'affaire de l'Irlande, le comte de Shelburne ayant demandé qu'il fût fait lecture des réfolutions que la chambre, a la fin de la derniere feffion, avoit prifes fur cette affaire, qui, à cette époque, étoit bien plus aifée à concilier, & la lecture de ces réfolutions, qui furent représentées, ayant été faite, ce lord parla à-peu-près en ces termes : « J'ai demandé la lecture de ces pieces, parce qu'elles font le fondement de la motion que je vais faire je propoferai que l'on paffe un vœu de cenfure contre les miniftres qui ont fouffert que les mécontentemens de l'Irlande s'envenimaffent au point de menacer d'une diffolution évidente la connexion conftitutionnelle qui uniffoit les deux royaumes. L.a notoriété de l'état déplorable dans lequel ce royaume fe trouve, eft un objet digne de toute l'attention de la chambre : fa détrelle étoit futfifamment connue lorfqu'au mois de Mai dernier cette même chambre prit le parti de préfenter une adreife en fa faveur. Si elle étoit déjà extrême à cette époque, à quel excès ne doit-elle pas être parvenue depuis ? Indépendamment de ce qu'il y a d'allarmant dans le fpectacle des affociations armées, plufieurs lettres que j'ai reçues de ce royaume, m'ont appris que dans les cours de juftice, en préfence des jurés, on alloit difcuter des queftions tendantes à faire rejetter l'autorité du parlement britannique; que l'Irlande a déjà commencé un commerce indépendant avec l'Amérique; que des parties feptentrionales de ce royaume ont déjà expédié des navires chargés de toiles, deftinés directement pour l'Amérique, à la connoiffance & avec la participation du congrès. Lorfque, dans de pareilles circonstances, on réfléchit que le parlement d'Irlande a été convoqué fi tard; combien à la fin de notre derniere feffion du mois de Mai, il a été imprudent de ne

pas continuer ces feffions, afin de faifir le moment où il étoit encore tems d'appaiser les plainses & les cris; combien, par conféquent, il a été encore imprudent de différer d'un mois la convocation de ce parlement actuel; peut-on fe difpenfer d'inculper les miniftres de la plus haute négligence, d'un défaut impardonnable d'attention à l'égard d'un royaume qui auroit bien dû la fixer, puifqu'ils ne pouvoient ignorer qu'il s'y trou voit 40 ou 50 mille hommes armés »>?

« Lorfqu'au mois de Mai je preffois les miniftres d'accorder quelque foulagement à l'Irlande il s'en falloit de beaucoup que ce royaume nous préfentât le fpectacle alarmant qu'il nous offre aujourd'hui; à peine y comptoit-on 12 mille hom mes fous les armes, & il eft certain qu'alors ce petit nombre de volontaires n'avoit en vue que la défense de leur pays contre l'ennemi du dehors. Aujourd'hui quelle différence, & dans leur nombre, & dans leurs vues & dans leur langage! Ils veulent devoir à la force, ce qu'ils euffent accepté dans le tems comme une faveur ; ils ne demandoient que la fuppreffion de quelque reftriction dans leur commerce; aujourd'hui la liberté illimitée de ce commerce peut feule les fatisfaire; elle ne fuffiroit pas même pour calmer la fermentation actuelle des efprits, parce que dans l'examen qu'ils ont fait de leurs maux ils ont obfervé que ces restrictions ne font pas les feules fources de leur détreffe. Dans le fait, la constitution de l'Irlande n'a pas les avantages dont la nôtre eft redevable à la révolution, & vraisemblablement on négligea dans le tems de les affurer à ce royaume, plutôt par oubli peutêtre que de deffein prémédité. Tous ces faits étoient connus du miniftere; qu'a-t-on fait pour calmer les efprits dans les premiers momens de l'effervefcence? Pas une démarche, pas un pas;

peut-être; cependant rien n'étoit plus facile que d'appaifer un peuple univerfellement eftimé pour la facilité, l'excellence de fon caractere, l'égalité & la gaieté de fon humeur ». Le lord Shelburne termina fon difcours en revenant à fa motion, mais elle fut rejettée par 82 voix contre 37.

Le même jour, il fut auffi queftion de l'Irlande dans la chambre des communes car c'eft aujourd'hui la grande & la principale affaire de l'Angleterre. Plufieurs membres prefferent le lord North de donner à la chambre un précis, une idée fommaire de fon plan & de fes vues à l'égard de ce royaume. On ne put en rien tirer; quelques-uns des membres en conclurent qu'il n'y avoit point de plan formé, point de vue fixe, &c.

La chambre fe forma alors en comité de fubfides; & M. Buller, au nom de l'amirauté, en fit l'ouverture en demandant 85 mille matelots pour le fervice de l'année prochaine. Il rapporta in globo, que la marine royale confifte en 360 voiles, dont 88 font des vaiffeaux de ligne, & qu'en Septembre dernier il y avoit ce même nombre de matelots employé. Les 85 mille matelots. furent votés fans aller aux voix, quoiqu'auparavant il y cût eu des débats très-vifs.

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Le 3, les communes arrêterent de fe faire remettre la lifte des perfonnes qui fe font empreffécs d'accepter des commiffions dans la milice au- defius du grade de lieutenant. Le lord George Gordon, après avoir fait obferver que l'Angleterre a actuellement une nombreuse milice fur pied pour fa défenfe intérieure, propofa au gouvernement de faire pafier des armes pour Ico mille hommes en Ecoffe, afin de mettre cette partie du royaume en état de fe défendre; mais il fut décidé que l'Ecofle ne fe trouvoit pas def tituée des moyens de défense, & que du reste

il appartenoit au gouvernement à décider des cas où cette démarche feroit néceffaire. Enfuite la chambre en comité entama l'affaire des moyens de lever le fubfide, & réfolut, qu'il feroit mis un impôt de 4 fchell. par liv. fterl. fur les terres, penfions, biens fonds, &c., en A gleterre & dans la principauté de Galles, & levé une contribution proportionnée en Ecoffe, felon l'article IV du traité d'union entre les deux royaumes, pendant l'année 1780, & que les droits fur la drèche, le rum, le cidre & le poiré feroient auffi continués pendant la même année. Ces deux articles produifent ordinairement 2, 750 mille liv. fterl. par an, que les commiffaires de la trésorerie font d'abord autorifés à emprunter en billets d'échiquier. M. Hartley informa la chambre qu'aux inftances du miniftere, il avoit fait des ouvertures pour un accommodement avec les Américains; que fa négociation pour cet effet étoit très-avancée, lorfqu'elle a été traverfée, & enfin rompue par le miniftere, & la déclaration hostile de l'Espagne.

traça un lugubre tableau des affaires générales de la nation, & condamna les procédés des miniftres eu égard aux Américains. Le lord North, avec fes adjoints, fe difculpa des imputations de M. Hartley; il convint que la négociation ayant eu pour objet de reconnoître l'indépendance des Américains d'une maniere tacite & formelle, ne pouvoit être acceptée; il avoua qu'on avoit tenté de détacher la France des Américains. Il releva divers calculs erronnés, & donna fur d'autres points importans des éclairciffemens qui lui font honneur.

Le 4, il y eut une affemblée générale de la nobleffe, du clergé & des francs - tenanciers du compté de Southampton, pour prendre en conAidération l'état allarmant où fe trouve actuelle

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