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Oui, les Arts éplorés, & la Reconnoiffance
Porteront notre hommage aux fiécles à venir..
Tous les cours parleront de votre bienfaisance,.
De ces traits enchanteurs qu'idolâtra la France,
Ils aimeront à fe remplir.

Sous un morne chagrin fuccombante, accablée,
La douleur fe cachant au jour,,
Embraffant votre Mausolée,

Préfentera votre image à l'Amour 3:

'A l'Amour, qui n'a pu de la Mort vous défendre♣ A fes pieds fon flambeau, fon carquois renverfés, Tous les traits épars & brisés,

De fon aîle ce Dieu couvrira votre cendre. Les Grâces s'écriront: » la premiere de nous,. » Celle qui raffembloit plus d'Amours fur fes

>> traces,,

» De la mort facrilége a reffenti les coups,

» Dans N***,la barbare a frappé les trois Grâces! Le front ceint de pâles foucis,.

Les neuf Sœurs gémiront fur leur plaintive lyre,
Aux grottes du Parnaffe elles feront redire
Le nom cher des ****

Cette Amante des morts, aux tombeaux attachée,
L'Elégie empruntant de plus fombres couleurs,
N***, fur votre urne panchée,

L'arrofera d'intariffables pleurs.

Les ans refpecteront votre cyprès célèbres

Nos neveux touchés, attendris,

En foupirant liront fur le marbre funèbre.

Nos regrets, & nos vers, par nos larmes écrits...
Mais où m'égare un cœur que la tristesse accable?
Celugubre appareil offense tes attraits;

• N*** je vois ton ombre aimable,
Du riant Elysée habiter les bosquets,
Lé fon bonheur fi pur s'enivrer à longs traits;
De fleurs immortelles parée,

Des Muses, des Amours, des Grâces entourée,
Elle préfide dans ces champs:

Tel un beau lys dont l'éclat nous enchante,
Parmi les Filles du Printemps,.
Eléve fa tige brillante;

Tu t'embellis de nouveaux agrémens..
Les Beautés à Paphos, au Pinde célébrées,
Qui jadis de la Gréce & de Rome adorées,
Reçurent les refpects, & l'encens des humains
Celles que leurs talents divins

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Sur le Parnaffe ont illuftrées,
Hloife, fenfible au-delà du trépas,
Les féduifantes la Fayette,

Sévigné, que le goût fuivit dans ces retraites
Toures s'empreffent furtes pas,
Admirent leur Rivale, & l'aiment davantage;
Toutes rendent un double hommage

A ton esprit, ainsi qu'à tes appas. .

Par M. d' ARNAUD, Confeiller d'Ambassade du ROI DE POLOGNE, Electeur de Saxe.

COUPLET, à mettre en Chant.

Ds mes plaifirs je ferai la geolière,

Difoit Philis, fans confulter fon cœur :: Faire un bouquet, le foin de ma volière,, Chanter, danfer, fuffit à mon bonheur. Amour vole, l'inftruit ; & la jeune Écolière,, Dans le fein des plaisirs, fourit de fon erreur..

Par M. D. L. G..

LETTRE de l'Auteur du MERCU RE,, à M. D. B......

L

A Scène du Comte de Malicorne, 82 du démon Mélanax, tirée de la Tragédie Angloife du Duc de Guife, que j'ai don-née dans le fecond volume d'Octobre dernier, fait defirer, me dites-vous, Monfieur, à plus d'un Amateur du Théâtre,; de mieux connoître cette Piéce, dont le ftyle mâle a fçu plaire à fes Critiques; mêmes. Cela peut être affez piquant, je le conçois, furtout pour ceux qui regar dent le Théâtre d'un ceil un peu philos fophique, par conféquent curieux de voit comment des objets auffi intéreffans pour

nous que le font ceux qui ont quelque rapport à l'Hiftoire de la Ligue, ont été envifagés par une Nation auffi rivale que voifine, & dont les mœurs & la façon de Fenfer femblent à tant d'égards fi peu quadrer avec les nôtres.

Cette confidération feule, jointe à ce que je crois devoir à la fagacité de vos. vues, va fans doute m'expofer encore à la critique de nos Caillettes des deux fexes (car il en eft du premier genre peutêtre plus encore que de l'autre !) qui, foit par ignorance', foit par air, ou par des motifs plus méprifables encore, ont fr légérement frondé cette même Scène de Malicorne, que vous même & tant d'autres avez cru devoir accueillir, ne fût ce qu'à titre de fingularité dramati que, & dès-là digne d'être connue.

Mais, c'eft à quoi tout Auteur doit s'attendre, dans un fiécle où la fureur du Bel-Efprit eft fi généralement répandue; où le ton décifif, l'efprit de Parti, les cabales, & la frivolité, prononcent defpotiquement fur le mérite & des Auteurs & des Ouvrages. Trop heureux encore, fi trouvant des Lecteurs affez juftes, affez éclairés pour ne point tout rapporter notre goût, ainfi qu'à nos nos ufages, j'ai du moins le bonheur de plaire à ce petit

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nombre de Juges refpectables, dont tout Auteur honnête doit fe borner, dans ce moment, à mériter l'eftime.

ANALYSE de la Tragédie du DUC DE GUISE, traduite de l'Anglois de MM. DRYDEN & LEE..

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N fait que les Poëtes Anglois dans

leurs Piéces de Théâtre, & furtout dans les Piéces hiftoriques, ne font rien moins que fcrupuleux obfervateurs de l'Unité de lieu. Celle-ci commence par un Confeil nocturne, où l'on voit les Seize raffemblés,& difpofés à déférer la puiffance fouveraine au Duc de Guife. Ce Prince arrive, accompagné du Cardinal de Guife,. du Duc d'Aumale,& précédé par des flambeaux. Il eft reçu avec acclamations, ne confent qu'avec peine à remplir le fauteuil qui lui étoit réfervé, & ne fe prêté, à leur deffein de faire la guèrre au Roi, que dans la crainte que fon Succeffeur défigné ne mette l'héréfie fur le Tróne. On le détermine en conféquence à profi ter de la premiere Proceffion de Péniens.

**

* Les Chefs des 16 Quartiers de Paris, dévoués aux Guifes.

Henri IV.

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