On fupplie les perfonnes des provinces d'envoyer par la pofte, en payant le droit, le prix de leur abonnement, ou de donner leurs ordres, afin que le payement en foir fait d'avance au Bureau. Les paquets qui ne feront pas affranchis, refteront au rebut. On prie les perfonnes qui envoyent des Livres, Eftampes & Mufique à annoncer, d'en marquer le prix. Le Nouveau Choix de Pièces tirées des Mercures & autres Journaux, par M. De la Place, fe trouve auffi au Bureau du Mercure. Le format, le nombre de volumes & les conditions font les mêmes pour une année. MERCURE DE FRANCE. JUI N. 1761. ARTICLE PREMIER. PIECES FUGITIVES EN VERS ET EN PROSE.. LUCINDE, CANTATE. UCINDE, au printemps de fon âge, Le nom même d'amour étoit inconnu d'elle;, Alcindor, écoute l'Amour: Viens: fais luire un nouveau jour Dans cette âme fimple & pure.... Fait germer le fentiment Qu'elle doit à la Nature. Quelle eft, en le voyant, sa tendre émotion ! Tout le feu de l'amour a paílé dans son âme; Ses yeux font plus brillants ; un céleste rayon L'embellit, l'éclaire & l'entlâme. Les plaifirs des oifeaux lui femblent raviffans Et partour de l'amour reconnoissant l'empire Toi, dont je tiens un nouvel être, Charmant objet de ma tendresse, Toi, dont je tiens un nouvel être, > Par M. LECLERC, de Nangis. VERS, fur la mort de Madame ** L'ORNEMENT de l'humanité, L'efprit, la grâce, la beauté, L'âme fenfible, autant que bienfaifante, L'amie & le foutien des talens, des vertus, Qui d'un voile couverts, dans la poudre abbattus j Elévent en pleurant une voix gémissante, Des Dieux enfin l'image fi touchante, N***, quel nom j'ai prononcé ! N ** meurt, & s'éteint dans mes larmes ! ...quoi... c'en eft fait?... tes beaux jours ont paffé!... Nos yeux ont vû flétrir la rofe de tes charmes ; *Ils les ont vû s'évanouir, Tels qu'un fonge léger, que le matin éfface, Conferve quelque foible trace ... Et ton dernier Soleil, de nuages chargé, Dans la nuit de la mort pour jamais s'est plongé ! fens. Empreffés fous tes pas d'éclore, Tu recevois les doux tributs de Flore ;, Les Ris & les Jeux caressans, Sembloient devoir, à tes vœux complaisans, Eternifer le cours de ta brillante aurore ; Les Amours couronnoient de myrthes immorrels Ton portrait qu'Amathonte adore ; Leurs mains te dreffoient des Autels.... Et la tombe aujourd'hui,t'enferme & te dévore !... Quel Spectacle, grands Dieux!... tu n'entens point nos cris Egares & perdus dans un vaste filence !.... Errer de lamentables ombres, Lieux où l'on cherche envain, l'Amour & la beauté, Je t'appelle.... un écho funébre & folitaire Ses destins font remplis, le Ciel comble tes maux. >> Elle ne verra plus ce Soleil qui t'éclaire.... |